Défense Dans la société traditionnelle algérienne, l?une des préoccupations essentielles de l?homme est de se protéger de ses ennemis. Ceux-ci peuvent venir de l?extérieur, ce sont, en fait, les ennemis de la communauté (c?est le cas des Européens qui menaçaient les côtes, à partir du XVe siècle), ou des ennemis intérieurs, représentés par des courants politiques, ennemis personnels, parents, voisins, etc. Il faut beaucoup de vigilance pour se mettre à l?abri des mauvaises surprises et, pour parer à des coups éventuels, on recourt souvent à la magie? Les livres de magie contiennent de nombreuses formules et des talismans contre toutes sortes d?ennemis. Pour la guerre, on confectionnait des talismans spéciaux, appelant à la déroute des ennemis, notamment les infidèles. Ces talismans étaient, en général, portés par les chefs militaires qui les mettaient dans leur poitrine ou leur turban : la protection valait pour toute la troupe. Les ouvrages qui traitent de ce sujet indiquent que la magie employée là est parfaitement licite : d?ailleurs, elle ne peut être efficace que dans la défense des causes justes, autrement dit, pas question de les utiliser dans les conflits fratricides ! Toujours pour se protéger dans les conflits armés, il existe des talismans individuels qui auraient pour effet de mettre en déroute l?ennemi qui approche. On cite aussi des rites de protection individuelle. L?un des plus curieux consiste à se protéger des balles. C?est le tebrid, mot signifiant «refroidissement». Les balles tirées atteignent bien leur cible, mais, par l?effet du rite ou du talisman, elles fondent avant d?atteindre une cible humaine. Les ouvrages de magie ajoutent que cette dernière ne peut rien contre les balles en or ! Mais pas de risque puisqu?on ne connaît pas d?ennemi qui utilise ce genre de balles ! (à suivre...)