La décision d'un juge de Washington d'emprisonner Judith Miller, journaliste au New York Times, est une «sentence inédite, absurde et disproportionnée à l'encontre d'une journaliste qui n'a fait que respecter une prérogative professionnelle», a estimé, mercredi, dans un communiqué, à Washington, Reporters sans Frontières (RSF). Un juge de Washington a décidé d'emprisonner mercredi une journaliste du New York Times, Judith Miller, qui a refusé de révéler ses sources anonymes à un procureur enquêtant sur une fuite médiatique portant sur l'identité d'un agent de la CIA. «Elle restera en prison jusqu'à ce qu'elle témoigne ou jusqu'à ce que la chambre d'accusation (saisie de l'affaire de fuite) soit dissoute» en octobre, a déclaré le juge Thomas Hogan. Le directeur de la publication du New York Times, Bill Keller, a exprimé son inquiétude que l'affaire de la journaliste Judith Miller, devienne un précédent permettant aux gouvernants d'étouffer des affaires. Le juge a ordonné que Mme Miller soit placée en détention sur-le-champ, sans lui laisser la possibilité de se rendre ultérieurement, et il a précisé qu'elle serait détenue dans un établissement de la région de Washington. Pour RSF, «c'est un jour sombre pour la liberté de la presse aux Etats-Unis et dans le monde». Par ailleurs, le Congrès américain a été appelé à voter au plus vite les propositions de loi, présentées parallèlement au Sénat et à la Chambre des représentants en février, qui reconnaissent aux journalistes le privilège du secret des sources au niveau fédéral.