La scène politique nationale a été le théâtre de deux actes scandaleux et gravissimes, ?uvres d?un président de la République dominé par ses réflexes de candidat et qui a fait prévaloir son intérêt personnel sur ses lourdes responsabilités constitutionnelles, prouvant par la même son intention préméditée de mettre en ?uvre tous les moyens afin d?entraver le fonctionnement normal et serein de l?Etat et de ses institutions dans l?ignorance et le mépris les plus absolus des impératifs de la bonne gouvernance et des règles les plus élémentaires de la pratique démocratique. De surcroît, le remaniement ministériel, bien que qualifié de «technique», n?en répond pas moins à des considérations électoralistes évidentes qui confirment les pratiques népotiques et de favoritisme devenues les caractéristiques principales d?un style de gestion basé sur la médiocrité et la discorde, annonciateur des contours d?un plan visant à entacher de fraude la prochaine élection présidentielle. Grand a été l?étonnement de cette même opinion publique de constater que le président de la République a incité et impliqué des membres du gouvernement dans l?encadrement de cette tentative de déstabilisation d?un parti politique. Ces actes simultanés ont une cible apparente, en l?occurrence le parti du FLN, mais en réalité ils ne sont qu?une nouvelle étape d?une stratégie dont l?objectif en définitive est de fragiliser les fondements de l?Etat républicain, ses institutions ainsi que le processus démocratique dans notre pays à la seule fin d?assouvir des appétits de pouvoir.