Résumé de la 85e partie Sachant qu?elle retrouverait son vrai visage lors du dîner, la fausse Fatime caressa la fibre sensible de la princesse et obtint la dispense de l?invitation au dîner, tout en lui promettant de la rejoindre juste après. Après avoir remercié la fausse Fatime de son bon avis, à ce qu'elle croyait, la princesse Badroulboudour continua de s'entretenir avec elle sur d'autres sujets ; mais elle n'oublia pas l'?uf de roc, qui fit qu'elle compta bien d'en parler à Aladdin dès qu'il serait revenu de la chasse. Il y avait six jours qu'il y était aIlé ; et le magicien, qui ne l'avait pas ignoré, avait voulu profiter de son absence. Il revint le même jour sur le soir, dans le temps que la fausse Fatime venait de prendre congé de la princesse et de se retirer à son appartement. En arrivant, il monta à l'appartement de la princesse, qui venait d'y rentrer. Il la salua et il l?embrassa ; mais il lui parut qu'elle le recevait avec un peu de froideur. «Ma princesse, dit-il, je ne retrouve pas en vous la même gaieté que j'ai coutume d'y trouver. Est-il arrivé quelque chose pendant mon absence qui vous ait déplu et causé du chagrin ou du mécontentement ? Au nom de Dieu, ne me le cachez pas ; il n?y a rien que je ne fasse pour vous le faire dissiper, s'il est en mon pouvoir. ? C'est peu de chose, reprit la princesse, et cela me donne si peu d'inquiétude que je n'ai pas cru qu'il eut rejailli rien sur mon visage pour vous en faire apercevoir. Mais, puisque, contre mon attente, vous y apercevez quelque aItération, je ne vous en dissimulerai pas la cause, qui est de très peu de conséquence. J'avais cru avec vous, continua la princesse Badroulboudour, que votre palais était le plus superbe, le plus magnifique et le plus accompli qu'il y eût au monde. Je vous dirai néanmoins ce qui m'est venu dans la pensée après avoir bien examiné le salon aux vingt-quatre croisées. Ne trouvez-vous pas comme moi qu'il n'y aurait plus rien à y désirer si un ?uf de roc était suspendu au milieu de l'enfoncement du dôme ? ? Princesse, repartit Aladdin, il suffit que vous trouviez qu'il y manque un ?uf de roc, pour y trouver le même défaut. Vous verrez par la diligence que je vais apporter à le réparer qu'il n'y a rien que je ne fasse pour l'amour de vous.» Dans le moment, Aladdin quitta la princesse Badroulboudour ; il monta au salon aux vingt-quatre croisées ; et là, après avoir tiré de son sein la lampe qu'il portait toujours sur lui, en quelque lieu qu'il aIlât, depuis le danger qu'il avait couru pour avoir négligé de prendre cette précaution, il la frotta. Aussitôt le génie se présenta devant lui. «Génie, lui dit Aladdin, il manque à ce dôme un ?uf de roc suspendu au milieu de l'enfoncement : je te demande, au nom de la lampe que je tiens, que tu fasses en sorte que ce défaut soit réparé.» (à suivre...)