Réactions Les autorités britanniques prennent le plus grand soin à ce que la guerre contre l'extrémisme ne débouche pas sur une culpabilisation des communautés musulmanes ou de certains groupes ethniques en général. A ce titre, une des réactions les plus importantes aux attentats de jeudi 7 juillet a été leur dénonciation unanime par l?église chrétienne et la communauté musulmane. A la nouvelle que les terroristes étaient des Britanniques d'origine pakistanaise, le secrétaire général du Conseil musulman de Grande-Bretagne, Iqbal Sacranie, a, par ailleurs, aussitôt manifesté son «angoisse» et son «horreur». Le Conseil dit travailler «main dans la main» avec les autres confessions pour combattre le terrorisme. Une manifestation interreligieuse dénonçant les attentats de Londres pourrait être bientôt organisée. De leur côté, le gouvernement tout comme la police et l'Eglise d'Angleterre ont appelé à ne stigmatiser à aucun titre une communauté pour les actes de certains groupes ou individus. Bien que des épisodes de violence à l'égard de citoyens musulmans aient été rapportés dans la presse, le Britannique moyen semble partager cet état d'esprit. Comme l'affirme Tony, qui travaille comme gardien dans un immeuble de la City où se croisent différentes nationalités, «la majorité ne doit payer pour les actes d'une minorité violente». Lui-même Irlandais d'origine, il se souvient qu'au temps des bombes de l'IRA qui ensanglantèrent le Royaume-Uni dans les décennies 70 et 80, «personne ne venait me reprocher les actes commis par des terroristes irlandais». Affichant sa belle moustache blanche, Tony croit ainsi que la «tradition de tolérance», qui caractérise les Britanniques, aura raison de la tentation de répondre à la violence par la violence. Pour Peter, un jeune agent immobilier, un élément de confiance vient de l'incroyable avancée technologique qui permet d'identifier les auteurs d'un crime. «Grâce à l'ADN, les enquêteurs sont en mesure de retracer à partir de détails minimes l'identité des personnes présentes sur le lieu du crime», souligne-t-il. Avec l'archivage de plus en plus massif des données, les chances que la justice parvienne, tôt ou tard, à saisir tous les coupables augmentent donc. Même à l'heure des attentats-suicide, l'Angleterre veut rester la patrie de Sherlock Holmes.