Résumé de la 6e partie Un jour, Sindbad tomba, par hasard, sur le bateau sur lequel il avait embarqué avant de faire naufrage. Le capitaine ne le reconnut pas. Le lendemain, Shéhérazade continua de la sorte : Sindbad, poursuivant son histoire, dit à la compagnie : «Capitaine, lui dis-je alors, je suis ce Sindbad que vous croyez mort, et qui ne l'est pas : ces ballots sont mon bien et ma marchandise... Quand le capitaine du vaisseau m'entendit parler ainsi : "Grand Dieu ! s'écria-t-il, à qui se fier aujourd'hui ? Il n'y a plus de bonne foi parmi les hommes. J'ai vu de mes propres yeux périr Sindbad ; les passagers qui étaient sur mon bord l'ont vu comme moi, et vous osez dire que vous êtes ce Sindbad ? Quelle audace ! A vous voir, il semble que vous soyez un homme de probité ; cependant vous dites une horrible fausseté pour vous emparer d'un bien qui ne vous appartient pas. ? Donnez-vous patience, repartis-je au capitaine, et me faites la grâce d'écouter ce que j'ai à vous dire. ? Eh bien ! reprit-il, que direz-vous ? Parlez, je vous écoute." Je lui racontai alors de quelle manière je m'étais sauvé, et par quelle aventure j'avais rencontré les palefreniers du roi Mihrage, qui m'avaient amené à sa cour. Il se sentit ébranlé de mon discours ; mais il fut bientôt persuadé que je n'étais pas un imposteur : car il arriva des gens de son navire qui me reconnurent et me firent de grands compliments, en me témoignant la joie qu'ils avaient de me revoir. Enfin, il me reconnut aussi lui-même, et, se jetant à mon cou : "Dieu soit loué, me dit-il, de ce que vous êtes heureusement échappé d'un si grand danger ! Je ne puis assez vous marquer le plaisir que j'en ressens. Voilà votre bien ; prenez-le ; il est à vous, faites-en ce qu'il vous plaira." Je le remerciai, je louai sa probité et, pour la reconnaître, je le priai d'accepter quelques marchandises que je lui présentai ; mais il les refusa. Je choisis ce qu'il y avait de plus précieux dans mes ballots, et j'en fis présent au roi Mihrage. Comme ce prince savait la disgrâce qui m'était arrivée, il me demanda où j'avais pris des choses si rares. Je lui contai par quel hasard je venais de les recouvrer ; il eut la bonté de m'en témoigner de la joie ; il accepta mon présent et m'en fit de beaucoup plus considérables. Après cela, je pris congé de lui et me rembarquai sur le même vaisseau. Mais, avant mon embarquement, j'échangeai les marchandises qui me restaient contre d'autres du pays. J'emportai avec moi du bois d'aloès, du santal, du camphre, de la muscade, du clou de girofle, du poivre et du gingembre.» Shéhérazade interrompit, là, son récit. (à suivre...)