Résumé de la 18e partie n Sur l?île de Salahat, qu?il atteignit avec ses compagnons, ils commencèrent à décharger leurs marchandises qu?ils voulaient vendre ou échanger. «Pendant ce temps-là, dit Sindbad, le capitaine m'appela et me dit : " Frère, j'ai en dépôt des marchandises qui appartenaient à un marchand qui a navigué quelque temps sur mon navire. Comme ce marchand est mort, je les fais valoir, pour en rendre compte à ses héritiers lorsque j'en rencontrerai quelqu'un." Les ballots dont il entendait parler étaient déjà sur le tillac. Il me les montra en me disant : "Voilà les marchandises en question ; j'espère que vous voudrez bien vous charger d'en faire commerce, sous la condition du droit dû à la peine que vous prendrez." J'y consentis, en le remerciant de ce qu'il me donnait occasion de ne pas demeurer oisif. «L'écrivain du navire enregistrait tous les ballots avec les noms des marchands à qui ils appartenaient. Comme il demandait au capitaine sous quel nom il voulait qu'il enregistrât ceux dont il venait de me charger : "Ecrivez, lui répondit le capitaine, sous le nom de Sindbad le marin." Je ne pus m'entendre nommer sans émotion, et envisageant le capitaine, je le reconnus pour celui qui, dans mon second voyage, m'avait abandonné dans l'île où je m'étais endormi au bord d'un ruisseau et qui avait remis à la voile sans m'attendre ou me faire chercher. Je ne me l'étais pas remis d'abord à cause du changement qui s'était fait en sa personne depuis le temps que je ne l'avais vu. Pour lui, qui me croyait mort, il ne faut pas s'étonner s'il ne me reconnut pas. «Capitaine, lui dis-je, est-ce que le marchand à qui étaient ces ballots s'appelait Sindbad ? "Oui, me répondit-il, il se nommait de la sorte ; il était de Bagdad et il s'était embarqué sur mon vaisseau à Balsora. Un jour que nous descendîmes dans une île pour faire de l'eau et prendre quelques rafraîchissements, je ne sais par quelle méprise je remis à la voile sans prendre garde qu'il ne s'était pas rembarqué avec les autres. Nous ne nous en aperçûmes, les marchands et moi, que quatre heures après. Nous avions le vent en poupe et si frais qu'il ne nous fut pas possible de revirer de bord pour aller le reprendre." Vous le croyez donc mort ? repris-je. "Assurément", repartit-il. «Eh bien capitaine, lui répliquai-je, ouvrez les yeux, et reconnaissez ce Sindbad que vous laissâtes dans cette île déserte ! Je m'endormis au bord d'un ruisseau, et, quand je me réveillai je ne vis plus personne de l'équipage. A ces mots, le capitaine s'attacha à me regarder.» (à suivre...)