Verdict Ahmed Ressam arrêté aux Etats-Unis connaîtra sa peine, ce mercredi, alors que Rachid Ramda, impliqué dans les attentats de Paris 1995, «doit avoir lieu» dans les prochains jours. Arrêté fin 1999 alors qu'il tentait d'entrer aux Etats-Unis avec des explosifs, Ahmed Ressam va être condamné, aujourd?hui, à la prison après avoir cessé de coopérer avec les enquêteurs américains. Ressam avait été interpellé alors qu'il essayait de pénétrer en territoire américain à partir du Canada, avec 59 kg d'explosifs et des détonateurs dans sa voiture. Il a été reconnu coupable d'avoir voulu commettre un attentat à l'aéroport de Los Angeles. Membre du réseau d'Oussama ben Laden, le terroriste était devenu une importante source d'informations pour les policiers américains, britanniques, canadiens et allemands dans leur traque des terroristes, mais il avait cessé toute coopération avec la justice en 2003. Le prisonnier, aujourd'hui âgé de 37 ans, n'a pas changé d'attitude malgré une mise en garde du juge John Coughenour en avril dernier, menaçant de le condamner à 35 ans de prison. La défense a déposé une motion, avant-hier, indiquant que Ressam n'avait pas l'intention d'aider la justice américaine. L'audience, qui se déroulera au tribunal de Seattle, sera entourée, indique-t-on, de strictes mesures de sécurité. Ressam avait été reconnu coupable de neuf chefs d'inculpation en avril 2001, notamment sa participation à un complot terroriste. Il risquait un minimum de 65 ans de prison, mais au terme d'un marché avec le parquet en échange de sa coopération, cette peine avait été réduite à 27 ans. Sa condamnation avait été repoussée à plusieurs reprises, au fur et à mesure qu'il aidait les autorités dans leur traque des cellules d'Al-Qaîda et leur donnait des informations sur les camps d'entraînement de son réseau en Afghanistan. Dans ce même contexte, le procès de Rachid Ramda, soupçonné d'avoir participé au financement d'attentats à Paris en 1995, «doit avoir lieu», affirme le ministre de la Justice français dans une interview parue ce mercredi matin.Rachid Ramda, 35 ans, dit Abou Farès, est détenu en Grande-Bretagne depuis novembre 1995. En utilisant les recours offerts par la loi britannique, Ramda a réussi jusqu'ici à éviter son extradition vers la France. «Un avocat anglais ira donc plaider, cet automne, la demande de l'Etat français», précise le ministre. «Je ne sais pas si cela va aboutir, mais je sais aussi que, si l'on n'essaie pas, il n'y a aucune chance de voir Ramda un jour jugé en France», ajoute-t-il. «Or ce procès doit avoir lieu, la justice le doit aux victimes des attentats. Jusqu'à présent, cet homme a pu se maintenir en Grande-Bretagne grâce à des artifices de procédure. Il faut que cela cesse», a-t-il assuré.