Tantôt livrée à elle-même, tantôt confiée négligemment à des entreprises de restauration qui n?ont rien à voir avec le domaine, la Citadelle d?Alger n?a pas été prise en charge dans le cadre d?une politique de réhabilitation appropriée. On n?a pas pris conscience de l?importance historique, politique, sociale et architecturale que revêt ce site. Aux yeux de ceux qui n?avaient pas cette culture du patrimoine, la Citadelle n?était qu?un vieil assemblage de pierres, un tas de vestiges, un ensemble d?édifices tombant en ruine ; or la Citadelle est tout un symbole, toute une richesse. Elle est l?identité des Algérois et de tous les Algériens parce qu?elle représentait l?Etat algérien, elle symbolisait le pouvoir politique avant la colonisation. La Citadelle était fermée au public ; d?ailleurs, beaucoup d?Algériens, voire d?Algérois ignoraient l?existence du palais et de ses dépendances. Lorsque M. Guessab a pris, en 2002, la direction de l?Agence nationale d?archéologie et de protection des sites et monuments historiques, il a ouvert ses portes au public pour la mettre en valeur. Il y a d?ailleurs un circuit de visite établi, même pendant la restauration. Dans un premier temps, l?Etat algérien a commandé une étude de restauration à un bureau d?études polonais, qui n?a cependant pas abouti ; elle a duré de 1979 à 1985. Faute de budget, les travaux se sont arrêtés pour n?être repris que cinq ans plus tard, en 1990, avec des montants dérisoires. A ce jour, l?Etat algérien n?a accordé qu?une enveloppe avoisinant les 200 millions de dinars. Il y a eu restauration de certaines parties du site, à savoir le quartier des Janissaires qui comprend la mosquée, le foyer et le hammam, ainsi que les appartements des aghas. Des secteurs sont en cours de restauration. D?autres encore sont dans un état de dégradation avancé, comme les palais du dey et du bey. Pour cela, il y a lieu de faire appel à des entreprises étrangères, spécialisées et performantes. «Une convention va être signée avec une entreprise italienne, avec un financement de 4 millions d?euros, pour la restauration du palais du dey. L?argent sera débloqué d?ici à la fin de l?année. Quant à l?Etat algérien, il s?est engagé à accorder une enveloppe suffisante pour l?achèvement de ce projet. Cette promesse a été faite par le ministre des Finances», déclare M. Guessab. Selon lui, la Citadelle n?est plus en péril puisqu?elle est prise en charge par la ministre de la Culture et de la Communication en personne, qui tient à ce que ce site soit réhabilité. D?ailleurs, «Un monument est en péril que s?il est oublié, abandonné, marginalisé», conclut M. Guessab.