Retrouvaille Depuis pratiquement une semaine, la salle El-Mougar abrite les Journées du cinéma égyptien, dans le cadre des échanges culturels entre les deux pays. L?Egypte est considérée comme le leader dans le monde arabe en matière de cinéma, avec une production de films comparable à celle de la France. D?ailleurs, il fait partie des rares pays du tiers-monde où il existe vraiment une industrie ? et une culture ? cinématographique. En Egypte, le cinéma est plus qu?un art, c?est une passion comme le théâtre ou encore la musique. Il fait partie de la vie quotidienne de tous les Eyptiens. D?ailleurs, tout Egyptien, dès son jeune âge, se passionne pour le septième art et rêve de devenir un jour une «star». Le cinéma égyptien est né bien avant 1930. Déjà en 1896, on y projetait des images animées dans quelques cafés et, en 1905, il y avait dans le pays une cinquantaine de salles spécialisées. Dès 1917, Muhammad Bayyumi tournait Le Fonctionnaire, courte comédie satirique qui remporta un grand succès, tandis que l'acteur Muhammad Karim était le héros du film L'Honneur d'un bédouin, mis en scène par un Italien. En 1927, le même acteur adaptait Zaynab, un roman de Muhammad Husayn Haykal, qui dispute le titre de premier film véritablement égyptien à Layla, produit par l'écrivain d'origine turque Widad Orfi Bengo et l'actrice Aziza Amir. Le cinéma égyptien connaît un véritable succès, un boom, dans les années 1930 où l?on assiste à la naissance du cinéma parlant, et aux débuts, voire l?éclosion des comédies musicales avec Muhammad Abd al-Wahhab, Oum Kalsoum, Farid al-Atrache, sa s?ur Asmahane, Layla Murad, Sabah, Chadia, qui vont tenir l'affiche sans interruption. Jusqu?en 1952, le cinéma égyptien privilégiait les thèmes de l?amour ainsi que les dénouements garantissant le triomphe du bien sur le mal. Mais le renversement de la monarchie ouvre la porte aux réalisateurs de films patriotiques, historiques ou sociaux. En 1970, le cinéma égyptien voit, avec la disparition de Nasser, l?arrivée d?une nouvelle vague de réalisateurs, tels Tawfiq Salih, Husayn Kamal et, surtout, le très prolixe Salah Abu Sayf et le très novateur Youssef Chahine. Ce dernier, dont la notoriété est internationale, a donné au cinéma égyptien un nouveau souffle. Le cinéma égyptien est fortement présent dans tout le monde arabe ; cela maintient un niveau de production très élevé, et son existence à ce jour est due à une politique observée par les gouvernements successifs basée sur le souci de promouvoir le 7e art, partant du principe qu?il est l?empreinte identitaire de l?Egypte. Aujourd?hui, le cinéma égyptien, qui connaît d?autres noms ? Yusri Nasrallah, Asma al-Bakri? ? qui viennent renouveler, régénérer le septième art, contribue ainsi, d'une manière essentielle, à la définition d'une identité culturelle arabe contemporaine.