Décision Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ne prendra pas part au sommet arabe extraordinaire de Charm el-Cheikh en Egypte, «reporté de plusieurs jours» après le décès du roi d?Arabie saoudite, Fahd Abdelaziz. C?est ce qu?a dévoilé, hier, dimanche, l?ambassadeur d?Algérie au Caire, Abdelkader Hadjar. Le ministre d?Etat, représentant personnel du président de la République, Abdelaziz Belkhadem, représentera l?Algérie à cette rencontre, a-t-il ajouté. Certes, ces propos ont été tenus par Abdelkader Hadjar avant le report du sommet de Charm el-Cheikh, décidé ce matin par la Ligue arabe à la suite du décès du roi Fahd Abdelaziz. Mais tout porte à croire que le chef de l?Etat ne changera pas d?avis au sujet de sa participation à ce sommet extraordinaire. En effet, Alger ne semble pas particulièrement apprécier l?initiative de Moubarak de convoquer ce sommet alors que son pays ne préside pas la Ligue arabe. Sur ce registre, le ministère des Affaires étrangères a diffusé, dimanche, un communiqué dans lequel il soulignait que l?Algérie «participerait au titre de simple pays membre et non en tant que président en exercice de la Ligue». Il n?en fallait pas plus pour comprendre qu?entre Alger et Le Caire, le courant passait à peine, surtout que le même communiqué ajoutait que l?Algérie n?a pas été consultée par l?Egypte avant la convocation dudit sommet : «Concernant l?Algérie, les seules consultations sur ce sujet ont eu lieu entre l'Algérie, l'Egypte et le secrétaire général de la Ligue des Etats arabes où il n'était question que d'un minisommet regroupant les seuls pays voisins de l'Irak et de la Palestine.» A vrai dire, les divergences entre l?Algérie et l?Egypte au sujet du fonctionnement de la Ligue arabe ne datent pas d?aujourd?hui. La «mainmise» de l?Egypte sur cette organisation, dont le siège se trouve au Caire, et le fait que l?écrasante majorité des secrétaires généraux qui se sont succédé à sa tête sont Egyptiens, ont été de tout temps contestés par notre pays, qui n?a pas cessé d?appeler à l?introduction de réformes dans son fonctionnement. Reconnaissant l?existence de ces divergences, Amr Moussa affirmait, hier, «disposer d'encore assez de temps pour effectuer davantage de contacts pour que le président Abdelaziz Bouteflika préside le sommet». Dès lors, d?aucuns se demandent si le sommet de Charm el Cheikh ne sera pas tout simplement annulé après avoir été reporté pour éviter un camouflet à Hosni Moubarak à quelques semaines seulement de l?élection présidentielle prévue en Egypte en septembre prochain.