Quête En cette période, la ville de Sétif est comme tétanisée par la chaleur suffocante. Ses habitants ne doivent leur «salut» qu'à la fin de l'après-midi où ils commencent à revivre. Mis à part le va-et-vient des véhicules entre midi et seize heures, l'animation est au point mort. Les Sétifiens, pour la plupart, préfèrent faire sagement du cocooning chez eux, histoire de fuir le soleil de plomb qui écrase la cité. Quelques centaines de familles prennent d'assaut, comme chaque été, les côtes béjaouie et jijélienne, alors que d'autres ont opté pour des destinations plus lointaines, comme la Tunisie, de plus en plus prisée. Cependant, les moins chanceux (ou les moins aisés) n'ont d'autre alternative que de composer avec la touffeur qui claquemure leur quotidien, les contraignant à chercher ce petit zeste de fraîcheur qui, parfois, s'insinue courageusement, le soir venu, entre deux bouffées ardentes. C'est ainsi que les rues de la ville, pratiquement désertes pendant toute la journée, se «réveillent» comme par enchantement à partir de 17 ou 18h, au moment même où l'astre flamboyant daigne se montrer quelque peu condescendant. Même que le réveil est plutôt brutal si l'on considère le nombre impressionnant de motos pétaradantes, les inénarrables imbroglios créés, au quotidien, par les sempiternels cortèges de mariages, ou encore le «trop-plein» des terrasses de cafés qui éprouvent de plus en plus de mal à servir des boissons fraîches au regard du rythme effréné de la consommation. Le pullulement de passants en quête d'un peu de fraîcheur se prolonge généralement jusqu'à des heures avancées de la nuit, au grand bonheur des marchands de boissons fraîches et de glaces. La place de l'Indépendance, au centre de laquelle trône la majestueuse naïade qui surplombe la fameuse fontaine de Aïn El-Fouara est, sans conteste, l'endroit privilégié des promeneurs. L'onde claire (toujours fraîche, comme par miracle) dont le célèbre et emblématique monument n'est jamais avare, exerce un irrésistible pouvoir d'attraction qui confère aux lieux une ambiance plutôt festive et bon enfant. Un air de fête que ne dément pas l'animation colorée et bruyante des vastes terrasses des cafés qui entourent la place. Lorsqu?arrive le moment de regagner ses pénates, la foule bigarrée se disloque petit à petit, une ou deux petites heures avant que ne pointent les rayons brûlants d'une nouvelle journée qui sera, en tout point, pareille à celle qui se meurt. Et ainsi va l'été à Sétif?