Cette tempête exceptionnelle, outre qu'elle a incommodé les personnes atteintes de maladies chroniques, a provoqué d'énormes dégâts matériels et des accidents de la circulation. La tempête de sable ininterrompue et suffocante qui a sévi sur la région de Laghouat depuis lundi passé jusqu'à hier vendredi, annonce un été des plus violents. Le sirocco a balayé inexorablement la majorité des villes, obligeant les habitants à se claquemurer chez eux pendant des heures. Un climat de désolation faisant craindre le pire pour les habitants et les habitations précaires de Hassi R'mel. Ceux qui en souffrent le plus, sont les enfants en bas âge et les malades chroniques. Depuis le début de cette vague de tempête de sable, l'activité a sensiblement diminué. À Bellil et Hassi R'mel comme à Bouzbeir au sud de la wilaya, les sorties sont globalement limitées en début de matinée et à la fin de l'après-midi. Les commerçants ont boudé le marché hebdomadaire de Hassi R'mel en raison du climat qualifié d'exceptionnel. La tempête de sable ininterrompue a été très intense dès 10h du matin jusqu'à une heure tardive de la journée. Certains esprits se sont échauffés, ne supportant pas une telle lourdeur. D'autres, comme les personnes âgées et les asthmatiques, commencent à appréhender les jours qui viennent. Quant aux gens de la région, les autochtones, ceux-là sont habitués à des passages fiévreux durant ces périodes annonciatrices de moments de canicule. Les vents violents ont empêché l'atterrissage de l'avion affrété sur l'aéroport de Tilghemt de Hassi R'mel. L'équipage a tenté d'atterrir sur l'aéroport Noumerrate de Ghardaïa, à 120 km au sud de Hassi R'mel, mais en vain. L'appareil a été obligé de “rebrousser chemin” avec à bord les travailleurs de Sonatrach qui devaient assurer la relève de leurs collègues. Ainsi, ces derniers venaient de subir un désagrément de plus du fait qu'ils étaient sur le point de rejoindre leurs familles pour apprécier avec elles quelques semaines de récupération. Mais ces vents et tempêtes de sable exceptionnels n'ont pas été, malheureusement, sans impact sur le climat, l'écosystème, les biens et les personnes. En effet, beaucoup de brise-vents installés par les agriculteurs à l'aide des moyens de fortune aux abords de leurs exploitations pour repousser quelque peu le phénomène de la désertification, sont littéralement renversés et détruits. En outre, ce changement climatique, qui n'a que trop duré, a occasionné, d'importants dégâts matériels et humains. Un jeune automobiliste âgé de 18 ans a trouvé la mort dans un accident de la circulation survenu sur la RN23 au lieudit Arriyacha, à 18 km à l'ouest d'Aflou. Les quatre personnes qui l'accompagnaient, âgées entre 24 et 47 ans, ont été blessées. Les victimes étaient à bord d'un véhicule de marque Peugeot Express qui a cédé devant la puissance des vents et le manque de visibilité. Un deuxième accident de la route survenu à Bouzbeir au sud de Laghouat, a fait deux blessés graves. Les victimes étaient à bord d'un véhicule de marque Peugeot 106. À signaler que les services de la Gendarmerie nationale de Laghouat ont enregistré depuis le début de l'année en cours 15 morts et 120 blessés sur les routes nationales et communales de la wilaya. Par ailleurs, dans la commune de Bennaceur Ben-Chohra, le mur d'un collège, d'une longueur de 60 mètres et d'une hauteur d'environ trois mètres, a cédé devant les vents violents et les tempêtes de sable. Au chef-lieu de la commune de Laghouat, un autre mur d'une école, mesurant 13 mètres de longueur et 4 mètres de hauteur, a cédé lui aussi devant ces conditions climatiques. Certains lieux sensibles, notamment les hôpitaux, nécessitent en ces moments précis, des équipements adéquats pour éviter toute surprise qui pourrait leur être fatale. La climatisation de ces lieux devient impérieuse. La Protection civile met les bouchées doubles et reste prête à effectuer des interventions urgentes, en prévision de catastrophes naturelles qui pourraient engendrer d'autres dégâts humains et matériels. À noter que les citoyens autochtones de la région ne s'étonnent guère de ce phénomène climatique cyclique du fait qu'ils sont habitués à subir ses effets parfois pénibles, durant la période allant du mois de mars à mai de chaque année. BOUHAMAM Arezki