Métier n Un groupe de bouquinistes de rue du centre d'Alger souhaitent être reconnus légalement au lieu d'être considérés comme de simples vendeurs à la sauvette. L'un d?eux, un jeune, installé durant huit ans sur le plateau des Glières, au-dessus de la Grande-Poste, a été obligé de le quitter avec une vingtaine d'autres, au mois d'octobre 2004 ; il squatte un carré de trottoir de la rue Hamani en étalant quotidiennement une variété de publications. Six ou sept parmi eux, dont ce jeune, ont donc rejoint cette rue, tandis que dix-sept autres, après avoir été autorisés par les autorités municipales à s'installer au square Port-Saïd, l'ont quitté au bout de quelques jours pour des raisons de sécurité. Pour réagir en faveur de leurs droits, ces bouquinistes ont décidé de se regrouper en association, dont le dossier, en préparation, sera incessamment soumis aux autorités locales. Dans la perspective de la mise en valeur du patrimoine livresque, ainsi que de l'espace situé à la Grande-Poste, «nous avions autorisé les bouquinistes à s'y installer en leur délivrant des arrêtés renouvelables annuellement et des badges, moyennant des frais de location de 600 DA», indique le vice-président de l'APC d'Alger-Centre, M. Belaouane. Mais selon ce responsable, au fur et à mesure des contrôles, il a été découvert des sous-locations à des tierces personnes, qui, telles des intruses, ont envahi la placette et au milieu de bouquinistes non reconvertis, se sont alors mises à vendre CD, vêtements, lunettes, chaussettes, thermos, etc., s'adonnant ainsi à une dérive mercantile en dénaturant les lieux et en faisant fi de la préservation de l'environnement. Aujourd'hui, dans le cadre d'une meilleure organisation de cette activité, M. Belaouane indique qu'il a été décidé une redéfinition du cahier des charges de l'espace pré-cité. Par ailleurs, il a été demandé aux membres de cette profession la constitution d'un dossier dans lequel doivent figurer, entre autres, une pièce de non-affiliation à la Caisse de sécurité sociale et un certificat de résidence, afin d'octroyer un arrêté à chacun d'eux. «Il est à souligner que la priorité est accordée, ajoute-t-il, aux citoyens de la commune.» Les bouquinistes s'insurgent contre ce dernier point, en faisant remarquer que la demande du certificat de résidence les assimile aux marchands de légumes? «Aussi, devrons-nous être au centre de la capitale, à proximité des lycées et universités, là où se trouvent les demandeurs potentiels de livres. Ailleurs trouvera-t-on autant de lecteurs qu?au plateau des Glières ?», s'interrogent, inquiets de leur sort, ceux qui ne sont pas de cette commune.