Déclin n Il y a quelques années seulement, les bouquinistes régnaient sur plusieurs placettes et de nombreux trottoirs, notamment au niveau d'Alger-centre. Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Le nombre de ces librairies de rues ne cesse de diminuer graduellement. Aujourd'hui, il n'en reste que quelques-uns. Malgré l'indifférence des responsables quant à promouvoir ces espaces culturels et le manque de lectorat, ces vendeurs de livres résistent et croient encore en leur métier qu'ils exercent avec passion en bravant les difficultés. L'un des rares endroits au niveau d'Alger où on peut trouver ces bouquinistes, c'est la place du Plateau des Glières, près de la Grande-Poste. Il n'y a pas si longtemps encore, plus précisément entre 1997 et 2004, les bouquinistes étalaient leur marchandise faite de romans, de livres d'histoire, de revues littéraires et scientifiques, etc., dans ce lieu devenu un endroit de détente, mais aussi de culture qui attire les passionnés de la chose culturelle et scientifique. Aujourd'hui, ce n'est malheureusement plus le cas, même s'il existe encore sur les lieux une dizaine de bouquinistes. Mais ils ne sont là que durant la saison estivale, comme si les gens n'avaient besoin de livres que pendant l'été. A la fin du mois d'août, ils devront déménager et laisser les lieux libres. Cette année, les bouquinistes ont reçu une autorisation d'installer leurs étals sur l'espace public proche de la Grande-poste et ce, durant la période d'été. L'APC d'Alger-centre a donné son accord en février dernier pour permettre à ces bouquinistes d'avoir un espace et de présenter leurs livres. Un espace, bien entendu, qui leur sera exclusivement réservé. Cependant, cette autorisation leur a été accordée sous certaines conditions. En effet, les vendeurs de livres d'occasion ne devront pas vendre de livres contraires à la morale et surtout ne pas faire de la concurrence déloyale aux librairies. Les bouquinistes, pour leur part, se disent engagés à respecter ces conditions. L'essentiel pour eux c'est d'avoir cette autorisation pour travailler tranquillement sans risquer d'être chassés par la police. Ce qui est remarquable cette année, et contrairement à l'année dernière, les bouquinistes ont pu s'installer avant même la date fixée, soit début juin. «On a toléré leur présence avant la date fixée parce qu'il y avait la campagne électorale. En plus, il y a l'événement marquant de cet été, le festival culturel panafricain», dira un jeune qui affirme fréquenter ces lieux depuis longtemps.