Tension n Les quatre victimes de l?attentat de Shfaram, dans le nord d'Israël, commis jeudi par un soldat déserteur d'extrême droite, ont été inhumées en présence de plus de 20 000 personnes. Le comité représentatif de la minorité arabe d'Israël devait se réunir, ce samedi matin à Nazareth (nord), pour arrêter ses prochaines actions au surlendemain de cet attentat sanglant antiarabe, apprend-on auprès de cette instance. «Nous devons décider de nos prochaines actions à la suite de cette attaque terroriste», a-t-on indiqué. «Nous exigerons des autorités une enquête approfondie, des mesures visant à neutraliser les milieux extrémistes et une enquête sur le phénomène du racisme antiarabe.» Selon la police, un jeune homme, en uniforme militaire, est monté à bord de l'autobus 165 effectuant la liaison Haïfa-Shfaram. Il a ouvert le feu en visant d'abord le chauffeur du véhicule, puis les passagers et la foule à l'extérieur. Activiste du mouvement ultranationaliste Kach, d'inspiration raciste déclaré hors-la-loi, il avait été interpellé récemment lors d'une tentative infructueuse de militants de cette mouvance de manifester sur l'Esplanade des Mosquées à Jérusalem. L'auteur du crime, le soldat Eden Nathan Zada, 19 ans, a été lynché par une foule en colère à Shfaram après l'attentat. Sur le terrain et en réponse à un appel du Hamas, des milliers de Palestiniens ont manifesté après la prière du vendredi contre l'attaque de Shfaram en Galilée dans le nord d'Israël. Une grève générale d'un jour a été suivie à cette occasion par les Arabes d'Israël. «Cette grève exprime notre colère devant un acte terroriste qui reflète une culture de la haine envers les citoyens arabes» d'Israël, a déclaré le porte-parole d'un comité représentatif de la minorité arabe. La police israélienne, craignant d'éventuels débordements lors des funérailles, avait déployé un important dispositif de sécurité dans le nord d'Israël et aux abords de l'Esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, mais elle n'a pas eu à intervenir. A Shfaram, ville arabe de Galilée de 35 000 habitants, la présence policière était cependant discrète. Des drapeaux noirs et des drapeaux palestiniens flottaient au-dessus de la foule qui a participé aux funérailles, scandant des appels à l'unité nationale et criant : «Le racisme ça suffit», «Les agitateurs antiarabes en prison». Les s?urs Hazar et Dina Turki, deux étudiantes musulmanes respectivement âgées de 23 et 21 ans, ont été inhumées, les premières au cimetière musulman de la ville. Les deux autres victimes, deux chrétiens, le chauffeur du bus Michel Bahous, 56 ans, et Nadir Hayak, 55 ans, ont été inhumées ensuite au cimetière chrétien de la ville. Le Premier ministre israélien Ariel Sharon, qui avait violemment dénoncé la veille «l'acte vil d'un terroriste juif assoiffé de sang», a téléphoné vendredi aux députés arabes du Parlement pour leur présenter ses condoléances, selon son bureau. Les Etats-Unis ont qualifié cette attaque d?«acte de terrorisme». «C'est un acte terrible de terrorisme commis contre des citoyens israéliens», a dit un responsable du département d'Etat s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.