Ambiance n Il est 22 h00 au camp El Ghouroub, près de la plage Colonel- Abbès. Le disc-jockey diminue le volume de la musique pour faire place à l'événement de la soirée. Près de 500 gendarmes et agents de la Sûreté nationale de la wilaya de Tipaza ont ciblé, jeudi soir, les plages et les quartiers surpeuplés des localités de Koléa, Douaouda-Marine, Khemisti et de Bou Ismaïl dans le cadre d?une opération ordinaire de contrôle, combinée entre les deux structures : la gendarmerie et la sûreté. 21h45, la plage Colonel-Abbès à Douaouda-Marine grouille de monde, des familles, des couples, des jeunes ?filles et garçons ? seuls? Un groupe d?enfants joue au ballon sur le sable. Une odeur alléchante de viande grillée embaume l'air, des jeunes dégustent des grillades de sardines ou de poissons. A côté, une famille célèbre l?anniversaire de la maman. Une autre, un peu plus loin, chante autour d?un feu de camp. Personne ne semble surpris ni faire particulièrement attention à la présence des services de sécurité et de gendarmerie. Les tenues bleue et verte semblent familières et même rassurantes. Les quinze jeunes femmes toutes belles, bien habillées, s?apprêtaient, en effet, avant l'arrivée des forces de sécurité, à participer au concours de «Miss Camping». La fouille opérée dans quelques tentes ne tarde pas à donner des résultats. Une bombe lacrymogène est découverte dans l'une d'elles. «Nous l?avons trouvée au parc», dira l?un. «Mais pourquoi l?avez-vous gardée ? Ne saviez-vous pas que c?est une arme interdite ?!», interroge le capitaine Mouadène Mellal de la Gendarmerie. «Nous l?avons gardée en cas de légitime défense. Vous savez ce qui se passe ici», répond le responsable du camping faisant allusion aux séries de crimes et d?agressions commis aux alentours du camping. Les familles, notamment les femmes et les enfants, sortent des tentes échangeant des regards interrogateurs, d?autres s?adressent directement aux éléments de la sécurité pour savoir ce qui se passe. «C?est une opération ordinaire de contrôle de voitures et de papiers des locataires des tentes ainsi que toutes les personnes se trouvant hors du camping», répond un agent de la sûreté. Le disc-jockey reprend, les jeunes se mettent à danser au rythme de «Date el male, date essaha». En sortant du camping, trois jeunes femmes dont deux mineures de 15 ans en classe de huitième sont interrogées par les agents de sécurité à la suite d?un comportement suspect. La troisième, 26 ans, dit qu?elle les héberge dans sa chambre à l?hôtel Kahina où elle est serveuse. Elles sont toutes de Mascara, «l?une est ma s?ur et je les ai invitées à passer quelques jours avec moi». Un homme ivre vient parler à la place de Leïla et Amina, les deux mineures, sont conduites toutes les deux dans le fourgon de la police, pour être fouillées par des femmes policières. La serveuse pince discrètement Amina, dans le dos de la policière, pour certainement l?empêcher de parler. Les parents des deux mineures ont été contactés sur place par la Gendarmerie. - Personnes contrôlées : 3 100 - Personnes identifiées : 431 - Véhicules contrôlés : 380 - Personnes recherchées par mandat de justice : 1 - Personnes arrêtées pour port d?armes : 14 - Personnes arrêtées pour consommation de stupéfiants : 3 - Personnes arrêtées pour ivresse publique et manifeste : 9 - Conduite en état d?ivresse : 5