Constat n Au sacrifice des espaces verts et autres lieux de détente qui ne cessent de subir des actes de dégradation est venu s'ajouter celui des trottoirs. Ces espaces réservés naturellement aux piétons, de part et d?autre de la chaussée, sont souvent transformés en bazars pour le commerce informel, ou en parkings pour toutes sortes de véhicules. Les marginaux, toutes couches confondues (malades mentaux, mendiants, SDF?), y trouvent également refuge. Les trottoirs comportent généralement deux niveaux : Le premier, propriété du commerçant, est construit au gré de ses moyens et de ses besoins. Il est surélevé ou en pente, avec ou sans marche, cimenté ou faïencé. De toutes les façons, il n?est plus approprié à la circulation des piétons. C?est, en fait, une extension du magasin. On y entrepose toutes sortes de marchandises, des fruits et légumes en passant par les pièces de rechange, les vêtements et autres. La deuxième portion du trottoir est souvent au même niveau que la chaussée. Défoncé, jonché de détritus, même quand il est fraîchement retapé, il comporte bizarrement toujours des trous et des bosses. Malgré son piteux état, cet espace, ô combien étroit, n?appartient pas non plus aux piétons. C?est, en fait, une aire de stationnement pour la voiture du commerçant et, quand c?est possible, on y stationne aussi la camionnette de distribution. Ce triste constat ne s?arrête pas là. En effet, il faut se débarrasser des emballages : cartons, caisses, sachets en plastique ou en papier y sont amoncelés? Qu?à cela ne tienne, ces derniers sont jetés pêle-mêle, au bon vouloir des commerçants. Le résultat se passe de tout commentaire. Il suffit d?observer certains quartiers tels que Bab El-Oued, Jolie Vue, El-Hamiz? pour ne citer que les plus grands, mais on peut décliner ces exemples à l?infini pour ne point faire de jaloux ! Que dire alors, du commerce informel qui fleurit sur tous nos trottoirs ? Ils sont partout, vendent de tout et n?importe quoi. En qamis ou en débardeur, plutôt jeunes que vieux, aguicheurs ou agressifs, tous unis autour d?un même objectif : fourguer une marchandise aux origines indéterminées, à la qualité douteuse et qui échappe à toute intervention organisée de l?Etat. Les piétons doivent, pour se mouvoir avec adresse et gentillesse, slalomer entre les étals improvisés et les amas de détritus.