Cas n Amar Chemam est un père de famille de 47 ans. Il est sans emploi et sans ressources. Son fils, Mehdi, âgé de 21 ans, actuellement hospitalisé à Beni Messous, est atteint de cette pathologie lourde, un cancer, au niveau de la jambe. Ils habitent Sarah-Rabah, un domaine agricole situé à Staouéli. Ce jour-là, il est venu, accompagné de son épouse et d?un médecin interne, pour soigner son fils au CPMC, chétif et «érodé» par les complications «dangereuses» post-opératoires. C?est un cas concret de prise en charge thérapeutique des cancéreux en Algérie. Le père Amar est debout impuissant. La mère, abattue, regarde de loin, avec une tristesse infinie, son fils allongé et abandonné sur une civière à l?intérieur de l?ambulance, stationnée non loin de l?entrée du CPMC, il y a déjà une bonne demi-heure. Ayant subi deux fois de suite une opération chirurgicale à l?hôpital de Douéra en juin dernier, Mehdi souffre de complications. Son état de santé s?est détérioré depuis. Son père nous dit qu?il a de l?eau dans le thorax et qu?il n?arrive plus à respirer. Visiblement, Mehdi étouffe et tousse beaucoup. Par effet de serre, la température à l?intérieur de l?ambulance dépasserait les 35°. La chaise roulante pour amener Mehdi jusqu?au service d?oncologie radiothérapie, situé au sous-sol, n?arrive toujours pas. Le temps passe et la famille s?impatiente, mais dans un silence pénible. Selon l?agent de sécurité, il n?y aurait pas assez de chaises roulantes. Elles sont toutes occupées. Après moult tracasseries, une femme généreuse dépanne les parents avec sa chaise. Tout le monde est content, comme si Mehdi, mourant, venait de guérir définitivement. Son père dit : «Il va falloir que j?achète une chaise roulante pour mon fils.» Le malade installé sur la chaise, tout le monde prend la direction du monte-charge sale, poussiéreux et délabré qui fait office d'ascenseur. La course s'arrête à mi-chemin, le monte-charge ayant été bloqué entre deux étages. C?est la galère. On commence à manquer d'air. A tour de rôle, chacun lance des SOS. Après presque sept bonnes minutes, des agents de sécurité, qui connaissant les rouages et les dysfonctionnements des lieux, débloquent la situation. Tout le monde est soulagé de sortir. La mère est mélancolique. «Mon c?ur brûle pour mon fils», dit-elle. Le père, voulant être courageux, traîne la chaise aux roues crevées jusqu?au bureau d?accueil. Là, l'attend une surprise désagréable : «Le médecin traitant est en congé, ce médicament n?existe pas au niveau de notre pharmacie donc, la séance de radiothérapie ne peut pas vous être accordée.» Bouches cousues, la famille se dirige vers la pharmacie centrale de l?hôpital Mustapha pour acquérir ce fameux médicament, l?Endoxam. «Il est introuvable chez nous», disent deux responsables. Mais, préconisent-ils, «vous pouvez l?acheter à la pharmacie de Dar El-Beïda». A noter que le médicament, qui a été prescrit initialement à Mehdi, s?appelait Ledoxina, des comprimés enrobés et autorisés, remplaçant la dose liquide appliquée en chimiothérapie. A la fin de ce parcours cauchemardesque, qui n?est pas le seul de ce genre, les parents de Mehdi sont livrés à eux-mêmes désespérés malgré les encouragements d?une femme médecin interne qui les accompagnait à partir de Beni Messous. «Nous avons peur et notre c?ur brûle pour notre fils qui va quitter, si jeune, la vie.» Son fils, Mehdi, âgé de 21 ans, actuellement hospitalisé à Beni Messous, est atteint de cette pathologie lourde, un cancer, au niveau de la jambe. Ils habitent Sarah-Rabah, un domaine agricole situé à Staouéli. Ce jour-là, il est venu, accompagné de son épouse et d?un médecin interne, pour soigner son fils au CPMC, chétif et «érodé» par les complications «dangereuses» post-opératoires. C?est un cas concret de prise en charge thérapeutique des cancéreux en Algérie. Le père Amar est debout impuissant. La mère, abattue, regarde de loin, avec une tristesse infinie, son fils allongé et abandonné sur une civière à l?intérieur de l?ambulance, stationnée non loin de l?entrée du CPMC, il y a déjà une bonne demi-heure. Ayant subi deux fois de suite une opération chirurgicale à l?hôpital de Douéra en juin dernier, Mehdi souffre de complications. Son état de santé s?est détérioré depuis. Son père nous dit qu?il a de l?eau dans le thorax et qu?il n?arrive plus à respirer. Visiblement, Mehdi étouffe et tousse beaucoup. Par effet de serre, la température à l?intérieur de l?ambulance dépasserait les 35°. La chaise roulante pour amener Mehdi jusqu?au service d?oncologie radiothérapie, situé au sous-sol, n?arrive toujours pas. Le temps passe et la famille s?impatiente, mais dans un silence pénible. Selon l?agent de sécurité, il n?y aurait pas assez de chaises roulantes. Elles sont toutes occupées. Après moult tracasseries, une femme généreuse dépanne les parents avec sa chaise. Tout le monde est content, comme si Mehdi, mourant, venait de guérir définitivement. Son père dit : «Il va falloir que j?achète une chaise roulante pour mon fils.» Le malade installé sur la chaise, tout le monde prend la direction du monte-charge sale, poussiéreux et délabré qui fait office d'ascenseur. La course s'arrête à mi-chemin, le monte-charge ayant été bloqué entre deux étages. C?est la galère. On commence à manquer d'air. A tour de rôle, chacun lance des SOS. Après presque sept bonnes minutes, des agents de sécurité, qui connaissant les rouages et les dysfonctionnements des lieux, débloquent la situation. Tout le monde est soulagé de sortir. La mère est mélancolique. «Mon c?ur brûle pour mon fils», dit-elle. Le père, voulant être courageux, traîne la chaise aux roues crevées jusqu?au bureau d?accueil. Là, l'attend une surprise désagréable : «Le médecin traitant est en congé, ce médicament n?existe pas au niveau de notre pharmacie donc, la séance de radiothérapie ne peut pas vous être accordée.» Bouches cousues, la famille se dirige vers la pharmacie centrale de l?hôpital Mustapha pour acquérir ce fameux médicament, l?Endoxam. «Il est introuvable chez nous», disent deux responsables. Mais, préconisent-ils, «vous pouvez l?acheter à la pharmacie de Dar El-Beïda». A noter que le médicament, qui a été prescrit initialement à Mehdi, s?appelait Ledoxina, des comprimés enrobés et autorisés, remplaçant la dose liquide appliquée en chimiothérapie.