Freins n Le manque de structures hospitalières anticancéreuses et la vétusté des équipements d?imagerie bloquent les efforts consentis par les spécialistes dans le bon traitement des cancéreux. Telles sont les deux préoccupations majeures exprimées par les professeurs d?oncologie médicale et de chirurgie des centres de cancérologie d?Alger, de Constantine et d?Oran, invités à participer à la journée d?étude organisée sur les cancers, hier, par le ministère de la Santé. Toute l?équipe du Centre-Pierre-et-Marie-Curie (Cpmc), composée des professeurs Bouzid, Graba et Afiane, a averti contre l?échec du traitement anticancer si le manque des équipements et les pannes fréquentes enregistrées, engendrées notamment par la surexploitation de l?appareillage, se prolongent dans le temps. Car, selon eux, l?arrêt du traitement engendre son échec. En effet, l?ensemble des équipements au Cpmc date de 1988. De plus, acheté et resté à l?arrêt pendant huit ans sans être exploité. L?accélérateur, à titre d?exemple, n'a été mis en marche qu?en 1999. «Actuellement ce sont des appareils qui fonctionnent avec un taux de panne atteignant les 16 jours», révèle le professeur Afiane du service oncologie radiothérapie, expliquant que le traitement en radiothérapie, qui est quotidien, ne peut être interrompu. Amar Tou, le ministre de la Santé, a annoncé, pour sa part, la décentralisation de la décision en matière d?achat de pièces de rechange pour ces équipements dans le cadre du budget alloué à la structure concernée. Selon le ministre, cette décentralisation est, en fait, un objectif stratégique. C?est à dire créer, dans les quatre prochaines années, notamment à Oran, Constantine, Sétif et Annaba, des facultés accompagnées chacune d?un centre anticancéreux. Il a également rassuré que les produits anticancéreux seront remboursés par la sécurité sociale quels que soient leurs prix. Lors de son intervention, le professeur Bachir Bouiadjra du CHU d?Oran, a interpellé les pouvoirs publics sur «l?indigence» de la prise en charge des cancéreux. Selon lui, il est urgent pour l?Etat de déployer davantage d?efforts pour «débloquer la situation», car, constate-t-il, «nous sommes submergés». D?où la nécessité urgente de multiplier les centres anticancéreux et les réseaux de soins, préconisent tous les professeurs présents à cette journée d?information. Il faut dire que la prise en charge des malades atteint de cancer pose un grand problème pour les pouvoirs publics. En effet, en Algérie, selon le docteur Hammouda, de l?Institut national de la santé publique, il n?y aurait que des données partielles, en ce qui concerne cette pathologie, ce qui ne permet pas, selon lui, d?établir une politique nationale de prise en charge.