Résumé de la 31e partie n Avec les matelots qui le recueillirent, Sindbad accosta dans le port d'une grande ville dont les maisons étaient bâties de bonnes pierres. Sindbad continua son récit : «Un des marchands du vaisseau, qui m'avait pris en amitié, m'obligea de l'accompagner et me conduisit dans un logement destiné à servir de retraite aux marchands étrangers. Il me donna un grand sac ; ensuite, m'ayant recommandé à quelques gens de la ville qui avaient un sac comme moi, et les ayant priés de me mener avec eux amasser du coco. "Allez, me dit-il, suivez-les, faites comme vous les verrez faire, et ne vous écartez pas d'eux, car vous mettriez votre vie en danger." Il me donna des vivres pour la journée et je partis avec ces gens. «Nous arrivâmes à une grande forêt d'arbres extrêmement hauts et fort droits, et dont le tronc était si lisse qu'il n'était pas possible de s'y prendre pour monter jusqu'aux branches où était le fruit. Tous les arbres étaient des arbres de cocos, dont nous voulions abattre le fruit et en remplir nos sacs. En entrant dans la forêt, nous vîmes un grand nombre de gros et de petits singes, qui prirent la fuite devant nous dès qu'ils nous aperçurent et qui montèrent jusqu'au haut des arbres avec une agilité surprenante. Les marchands avec qui j'étais ramassèrent des pierres et les jetèrent de toutes leurs forces contre les singes. Je suivis leur exemple et je vis que les singes, instruits de notre dessein, cueillaient les cocos avec ardeur et nous les jetaient avec des gestes qui marquaient leur colère et leur animosité. Nous ramassions les cocos et nous jetions de temps en temps des pierres pour irriter les singes. Par cette ruse, nous remplissions nos sacs de ce fruit qu'il nous eût été impossible d'avoir autrement. «Lorsque nous en eûmes plein nos sacs, nous nous en retournâmes à la ville où le marchand qui m'avait envoyé à la forêt me donna la valeur du sac de cocos que j'avais apporté. «Continuez, me dit-il, et allez tous les jours faire la même chose jusqu'à ce que vous ayez gagné de quoi vous reconduire chez vous.» Je le remerciai du bon conseil qu'il me donnait et insensiblement je fis un si grand amas de cocos que j'en avais pour une somme considérable. «Le vaisseau sur lequel j'étais venu avait fait voile avec des marchands qui l'avaient chargé de cocos qu'ils avaient achetés. J'attendis l'arrivée d'un autre, qui aborda bientôt au port de la ville pour faire un pareil chargement. Je fis embarquer dessus tous les cocos qui m'appartenaient et lorsqu'il fut prêt à partir, j'allai prendre congé du marchand à qui j'avais tant d'obligation. Il ne put s'embarquer avec moi parce qu'il n'avait pas encore achevé ses affaires.» (à suivre...)