Evénement n La ville, où le président s'est rendu jeudi, a vécu trois jours de fête qui l?ont propulsée sur le devant de la scène de l?actualité nationale. De notre envoyé spécial Ali Bouchekal «El-Djazaïr alayha nahya oua alayha namout», le président clôture ainsi son discours. La musique prend le relais zorna, gheita et bendir, et des salves d?applaudissements : le président triomphe. Des centaines de dignitaires l?entourent, chacun veut lui serrer la main. Le karkabou et les troupes folkloriques, baroud et encore baroud, le stade est une immense salle de fêtes. La joie remplit les c?urs et chasse, au moins pour un moment, les soucis de la ville. Alors que le président se rend à la résidence de la wilaya, l?assistance se disperse dans le calme avec le sentiment du devoir accompli. Ils avaient commencé à vivre au rythme de cette visite deux jours auparavant déjà au cours desquels les préparatifs battaient leur plein. Jeudi et dès 6 h, les policiers étaient alignés le long de l?itinéraire prévu du président. «C?est un grand jour», dira un vieux adossé au mur d?une mosquée faisant face au stade. Les enfants se postent et attendent. Des fenêtres, des femmes guettent. Au café El-Baraka, c?est le grand débat autour de la réconciliation. Cela va des pour aux contre jusqu'aux indifférents. Sur le chemin qui mène à Aïn El-Fouara, les jeunes taquinent les policiers qui répondent par des plaisanteries, l?atmosphère est détendue. Plus loin, aux quatre chemins, les officiers gesticulent, le président arrive. Soudain, les balcons se remplissent. Fausse alerte : «Mazal.» Les femmes retournent à leurs occupations, déçues. En avançant vers la «source» les enfants questionnent leurs parents. Un motard arrive, sirène assourdissante, suivi d?autres. Sétif retient son souffle. Les curieux cherchent des yeux leur président, chacun veut le voir. Le cortège passe à 120 à l'heure, le président est aperçu penché vers l?avant. La foule scande des slogans sur la réconciliation, les troupes folkloriques battent la mesure, des klaxons et des youyous interminables fusent de partout, le président répond par des saluts. Il prend la direction du stade où il prononcera un discours.