Débat n D'intenses négociations débuteront, demain, lundi, à l'ONU au sein d'un groupe de travail d'une trentaine de pays sur le contenu d'une vaste réforme de l'organisation en vue de son adoption par les dirigeants mondiaux. Les Etats membres ont donné leur accord à la composition du groupe restreint formé par le président de l'Assemblée générale de l'ONU, Jean Ping, a indiqué celui-ci à la presse en fin d'après-midi. «Il a été approuvé et nous allons maintenant travailler», a-t-il dit. «C'était nécessaire», a-t-il ajouté afin d'accélérer les travaux pour parvenir à un accord sur sept grands sujets qui divisent encore la communauté mondiale, alors que le temps presse à moins de trois semaines du sommet de New York prévu du 14 au 16 septembre. M. Ping s'est dit «confiant» d'aboutir à un document de consensus d'ici au 6 septembre. Le groupe restreint, dont la composition a nécessité de longues discussions cette semaine, sera formé de représentants des grands groupes comme les Non-Alignés, les 77, l'Union africaine, l'Union européenne, la Caricom et d'autres, a-t-il précisé. Ses travaux seront transparents, car tout pays membre pourra y faire une intervention, a-t-il souligné. Selon M. Ping, le groupe travaillera sur la base d'un projet de texte soumis par lui aux Etats membres pour servir de document final du sommet et qu'il peaufine depuis des mois. Sept grandes questions abordées dans ce document font encore l'objet de «divergences persistantes». Il s?agit, selon lui, du terrorisme et sa définition ; du désarmement et de la non-prolifération des armes de destruction massive ; du sort de la très discréditée commission des droits de l'homme ; de la responsabilité de protéger les populations menacées de génocide ; de la création d'une commission de consolidation de la paix ; de la réforme de l'administration de l'ONU et du développement. L'inquiétude quant à un possible échec du sommet s'est emparée de certaines délégations cette semaine après que les Etats-Unis ont fait circuler une version très amendée du document de M. Ping, d'où avait notamment disparu toute référence aux engagements pris par la communauté mondiale lors du sommet du Millénaire en 2000 en matière de lutte contre la pauvreté. Or, l'un des buts du sommet de septembre, tel que le concevait le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, était de réaffirmer ces engagements et même de les renforcer. L'ambassadeur de l'Inde à l'ONU, Nirupam Sen, a déclaré vendredi : «Pour les pays en développement, la priorité c'est le développement.» Interrogé pour savoir s'il était encore possible de combler les divergences en moins de 20 jours, son homologue pakistanais, Munir Akram, a répondu : «C'est possible, mais difficile.» «Nous pourrons en juger lors de la première semaine de négociations. Chacun devra apprécier les avantages qu'il retire et les concessions qu'il fait», a-t-il dit, en ajoutant en riant : «Je crois que nous n'allons pas beaucoup dormir.»