Controverse n Le terrorisme est l'un des points controversés d'une réforme de l'organisation devant être adoptée lors d'un sommet à la mi-septembre. Des négociations qui s'annoncent serrées ont débuté ce lundi au siège de l'ONU à New York. Elles se déroulent au sein d'un comité restreint de 33 pays, la plupart représentant les grands groupes régionaux de l'ONU, formé par le président de l'Assemblée générale, le Gabonais Jean Ping, afin d'accélérer le processus et d'augmenter les chances d'aboutir dans le peu de temps qui reste d'ici au sommet, prévu du 14 au 16 septembre. Le sentiment d'urgence est tel qu'il a fait dire à l'ambassadeur des Philippines, Lauro Baja, que le projet de réforme de l'ONU venait d'être placé «en unité de soins intensifs». L'ambassadeur américain à l'ONU, John Bolton, a envoyé, lundi, une nouvelle lettre à ses collègues contenant la position des Etats-Unis sur le terrorisme. Dans cette lettre, les Etats-Unis expliquent un certain nombre d'amendements qu'ils veulent apporter au projet de M. Ping. Ils veulent ainsi ajouter les mots «par des terroristes» dans un paragraphe qui affirme que «la prise pour cible et le meurtre délibéré de civils et de non-combattants ne peuvent en aucun cas se justifier». L'ajout des mots «par des terroristes» est destiné à contrer les tentatives de certains pays d'englober sous le vocable «terrorisme» ce qu'ils appellent le «terrorisme d'Etat», visant, par exemple, certaines actions militaires israéliennes contre des civils palestiniens ou la guerre américaine en Irak, ont expliqué des diplomates. Dans sa lettre, M. Bolton affirme que ce changement est «d'une importance critique» pour assurer que le paragraphe en question «ne concerne pas les activités militaires qui sont dûment gouvernées par les droits de l'Homme». Selon plusieurs diplomates, la discussion de lundi sur le terrorisme a donné lieu à des débats passionnés. M. Ping a chargé un sous-comité de cinq membres (Algérie, Egypte, Etats-Unis, Pakistan, Union européenne) de travailler à un texte de consensus dans la soirée et de le présenter au comité des 33 ce mardi matin. Le comité des 33 est ensuite passé à un autre sujet, la création d'une Commission de l'ONU chargée de la consolidation de la paix, afin d'éviter que des pays sortant d'un conflit ne retombent dans la violence faute d'une assistance internationale adéquate. Selon M. Ping, le principe de cette commission fait quasi-unanimité, mais sa composition pose problème car «tout le monde veut en faire partie».