Chauve, regard clair, souvent théâtral, l'Italien Pierluigi Collina allie ses particularités physiques à un incontestable talent qui lui ont valu d'être le plus médiatique des hommes en noir tout en étant considéré comme le meilleur arbitre de la planète football. «Je n'essaie pas de démontrer que mes décisions sont toujours les bonnes, chacun restant libre de penser comme il le veut. Mais j'entends défendre l'autonomie de décision et l'honnêteté des arbitres», affirme dans son autobiographie Mes règles du jeu, Collina qui continuera à arbitrer les matches internationaux jusqu'à la fin de l'année. L'image parfaite avait fini par se craqueler. Image d'Adidas, il était soupçonné par Nike. Ami des stars, il inspirait moins confiance aux sans-grade qui le voyaient rigoler avec les Raul, Beckham, Del Piero ou Totti avant le coup d'envoi d'une rencontre. En 28 ans de service, Collina s'est forcément trompé à quelques reprises. Il savait toutefois faire admettre ses décisions en se basant «sur le règlement», mais aussi en faisant «preuve de bon sens», à l'image de ce match Foggia-Bari où les deux équipes ont joué les 90 minutes sans changer de côté pour éviter aux gardiens d'être victimes de jets d'objets des supporteurs adverses. Ce bon sens, une conviction et un charisme certains ont contribué à le faire respecter par la plupart des joueurs comme des plus hautes instances qui l'ont élu six années de suite meilleur arbitre au monde, désigné pour les plus grands matches ou rencontres à hauts risques des Coupes du monde-1998 et 2002 en passant par les Euros-2000 et 2004, les finales de Ligue des champions ou quelques cadeaux empoisonnés en forme de derbys ou rencontres sous haute tension.