Richesses n Autrefois, Sidi Ghilès était considéré comme l?un des plus beaux villages du pays, avec son architecture, ses vastes champs, sa verdure, ses plages et ses traditions. Malgré les dures années qu?elle a vécues, la commune de Sidi Ghilès reste une ville attrayante, qui a pu garder la beauté de sa nature vierge et sauvage. De part et d?autre de ses ruelles étroites, des cafés, des restaurants, des magasins débordant de vêtements d?été, de bouées, de maillots? Quelques fermes et bâtisses coloniales, encore debout, témoignent du passé? Une ville trop belle, mais trop simple et qui manque d?infrastructures notamment de stades, de salles de cinéma, de bibliothèques, de jardins publics, de cybercafés? Au centre-ville, des boutiques, des kiosques et des cafés peuplés de chômeurs. Cette grande commune de Cherchell tente de reprendre vie, de s?inventer un nouveau quotidien, d?autres bonheurs, d?autres matins. Difficile de le faire pour les natifs de la région, car Sidi Ghilès d?aujourd?hui n?est plus celle d?antan, beaucoup de moyens et d?efforts doivent être déployés pour changer le cours des choses, car ce «paradis» risque de disparaître devant les grands maux de toutes les métropoles : délinquance, solitude, exiguïté, insuffisance d?infrastructures, dés?uvrement? Des projets ambitieux pour l?intégration sociale et la création de l?emploi s?imposent de même que de nouvelles structures économiques permettant d?exploiter une région qui regorge de ressources et d?énergie. Les associations et les centres de proximité sont aussi appelés à intensifier leurs activités et prendre en charge les besoins des jeunes et de la population. «Il n?y a plus rien ici ! Notre région regorge d?histoires, de légendes. Mais les autorités locales ne font rien pour raviver ce patrimoine. Tout ce que nous savons, nous est transmis de père en fils, de bouche à oreille, des quelques vieux du village qui se rappellent encore et qui, fort heureusement , sont encore là !», confie Mohamed, 35 ans. «Il n?y a plus de culture ici ! », s?indigne-t-il. Sur son visage levantin, on peut lire la déception et la douleur. Il boit nerveusement sa tasse de café et se tait. «Autrefois, Sidi Ghilès était considéré comme l?un des plus beaux villages du pays avec son architecture, ses vastes champs, sa verdure, ses plages et ses traditions. Des eucalyptus entouraient les maisons, des routes larges, des sources encerclaient les nombreux jardins de la ville, les rosiers aussi. Un paradis ! Aujourd?hui, tout a disparu, il ne reste plus rien, tous ces vestiges ont été défigurés ! Les maisons sont barricadées, les murs sont ternes, les ruelles désertes. Tout est bétonné, tout a perdu de sa splendeur, ses parfums et les couleurs du passé. On construit n?importe où, n?importe comment», enchaîne Kader. Pour la population, des efforts doivent être consentis dans ce domaine pour arracher le village à sa monotonie, à sa solitude et à ses douleurs. «Je me rappelle comment c?était magnifique. La population était solidaire et proche. Nous vivions comme une seule famille. Nous organisions les fêtes ensemble, tout le village y participait, dans les moments de douleur, nous étions également liés», confie Kader tristement. Plus de quarante ans après, la vie a changé dans son village natal. «On se connaissait tous et on s?aimait vraiment. Actuellement, les mentalités et les c?urs ne sont plus les mêmes. L?on va vers un individualisme aberrant ! Chacun pour soi, la ville a perdu ce charme d?antan ! On craint les vols et les agressions, ce qui n?existait pas alors que la population vivait dans la privation et la précarité !», s?étonne Kader.