Portraits n Née d?une union mixte, l?écrivain raconte, dans son dernier livre Mes Algéries en France, l?immigration volontaire ou forcée d?Algériens en France. L??uvre est un carnet de voyages autobiographique dans lequel «je raconte l'histoire des Algériens en France, c'est-à-dire d'une Algérie déplacée dans ce pays, autrement dit, de destins croisés qui continuent à l'être», a déclaré hier, à Alger, l'écrivain Leïla Sebbar. Au cours d'une vente-dédicace, à la librairie Point-Virgule, de son ouvrage, publié en France, par les éditions Bleu Autour, Leïla Sebbar, née à Aflou (wilaya de Laghouat), pendant la Seconde Guerre mondiale, de père algérien et de mère française est profondément marquée par l'exil qu'elle a connu dès dix-huit ans. En effet, elle quitta son pays natal, pour la France, où elle entreprit l'étude de la linguistique et de la littérature françaises, sans avoir appris à parler l'arabe, la langue de son père, instituteur de français. «Je me suis intéressée aux différentes formes d'exil des Algériens, ceux qui ont regagné la France pour travailler, ceux qui l'ont fait pour des raisons personnelles, ceux qui ont été contraints de partir pour d'autres motifs.» Prenant son bâton de pèlerin, l'auteur va à la rencontre de toutes ces personnes, à travers des voyages «croisés», autour de régions de France et d'Algérie : Caen, Ainey-Le-Château, Elb?uf, Aïn Sefra, Aflou, Alger, Constantine, Verdun, Vichy, Tiaret, Tlemcen..., «à la recherche de traces, de preuves, authentifiant la force et l'omniprésence des rapports de la France avec l'Algérie et le Maghreb, qui ne peuvent être rompus», affirme-t-elle. Ces traces et preuves peuvent prendre l'allure de dessins, d'entretiens, de portraits, de reportages, de photos, d'aquarelles, de bandes dessinées, de cartes postales, qui constituent son ouvrage, car toute cette démarche converge vers un but : «recoudre, par les mots, la déchirure entre la France et l'Algérie», afin de «suturer ce qui a été séparé par l'histoire et la politique», explique-t-elle.