Opinion n C?est ce qu?a déclaré le président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l?Homme, hier, lors d?une conférence de presse consacrée au référendum ainsi qu?à l?organisation du congrès de la ligue. Me Ali Yahia Abdennour a reproché à la charte pour la paix et la réconciliation nationale d?être caractérisée par de profondes «confusions qui risquent de prolonger la crise au lieu d'y apporter une solution définitive». Selon l?orateur, l?amnistie ne peut être qu?une «suite logique de la paix». En clair, elle ne doit être décrétée qu?après qu'un climat de paix eut été instauré. Or, a-t-il observé, le contraire est en train de se produire en «songeant que la paix ne peut avoir lieu sans l?amnistie». Donc, selon le président de la Laddh, ladite charte représente une démarche incohérente qui n?aboutira pas aux résultats tant attendus par les Algériens. En outre, le président de la Ligue dit voir en la charte une simple solution sécuritaire à un problème dont l?originalité est d?ordre politique. Pour justifier ses propos, l?orateur a avancé les référendums précédents, notamment la loi sur la rahma et la concorde civile. «Il aurait fallu tirer les enseignements de toutes ces étapes et se résigner à aller chercher une véritable proposition à même de permettre une fin radicale de la violence», a-t-il affirmé. La solution la plus appropriée aurait été, estime-t-il, «de soumettre l?idée de la réconciliation nationale à un débat ouvert, pour déboucher sur une conférence nationale avant de soumettre les conclusions à un référendum». En revanche, ce qui est proposé aujourd?hui est une charte «incompréhensible contenant des non-dits», a-t-il ajouté. De son côté, Hocine Zehouane, animateur de la Ligue, dira qu?«à travers cette campagne, ce matraquage médiatique où le débat contradictoire n?existe pas, on demande aux gens de déposer les armes. Nous avons connu quatre fois ce genre de solution, mais la situation est restée la même», a-t-il déclaré. «Lorsqu?on veut la paix, il faut en réunir les conditions, à savoir la levée de l?état d?urgence, la liberté d?expression, le respect des droits de l?Homme, etc. Il faut d?abord la paix. La réconciliation nationale est un long processus. Or la démarche initiée vise à donner beaucoup plus de pouvoir au président de la République», a-t-il ajouté. Pour M. Zehouane, la crainte est qu?au lendemain du référendum «on nous dise : vous n?avez plus le droit de parler des crimes commis en Algérie ni de réclamer la justice». Pour ce qui est du 2e congrès de la Laddh, il se déroulera les 22 et 23 septembre à Boumerdès sous le slogan : «Humanité, dignité, liberté.»