Incertitude n Les autorités ont décidé d'opter pour des centrales en béton pour parer à toute mauvaise surprise, mais le doute persiste pour les autres matériaux, à commencer par le sable. Ce problème se pose d'autant plus sérieusement que la simple demande des particuliers est insatisfaite. Alors, que dire d'un projet aussi immense requérant des quantités industrielles ? Cela sans compter que la demande est appelée à être revue à la hausse avec d'autres projets comme celui de l'autoroute Est-Ouest. En outre, le ministre des Ressources en eau a annoncé l'interdiction de l'extraction du sable des rivières et des mers à partir de deux ans. Cette mesure est louable en soi, mais elle n'en complique pas moins la situation. La solution a quand même été trouvée, semble-t-il, puisque le ministre de l'Habitat a affirmé vouloir «opter pour le sable concassé». En dehors des tracasseries du sable, l'autre problème qui persiste est le ciment. Actuellement, les douze cimenteries étatiques et celle de M'sila (la seule privée) n'arrivent pas à satisfaire la demande. «La production nationale couvre seulement 80% de la demande», explique une responsable de la cimenterie. La question se posera avec le lancement du projet, mais aussi d'autres qui sont inscrits sur les tablettes des autorités qui ont inclus des projets stratégiques de grande consommation en ciment : aéroports, ports, routes? Pour répondre à une telle demande, la cimenterie de M'sila va ouvrir une deuxième cimenterie pour doubler sa capacité à 4 millions de tonnes annuellement, mais à côté de cet effort du privé, les cimenteries étatiques «roulent» au ralenti. Le projet est aussi demandeur de briqueterie, l'offre nationale actuelle répondra-t-elle à la demande ? Ce qui est sûr, en revanche, c'est que la plupart des briqueteries ne carburent pas à plein régime, elles sont au point mort, noyées dans des problèmes de restructuration et de privatisation. A l'image des autres briqueteries, celle d'El-Achour, qui était dans un passé récent la fierté nationale, se trouve otage des intérêts voraces des uns et des autres. Cela au détriment de la production. Cependant, le matériau qui pose réellement problème, c'est le fer. La production nationale ne répondant pas à la demande, surtout si les autorités optent, dans leurs projets, pour les systèmes de charpente métallique. La demande se verra doublée ou triplée, mais ce qui posera réellement problème c'est le fer importé. Cette marchandise n'est, en effet, pas exempte de risques comme les radiations d'autant plus que le séisme de Boumerdès a démontré l'existence de tels matériaux dans les constructions et nul ne sait si toute la marchandise importée est utilisée ou risque de «surgir» sur le marché à un moment ou un autre, d'autant qu'aucun laboratoire digne de ce nom n'existe chez nous. Pour parer à cette éventualité, les experts proposent que les importateurs exigent de leurs fournisseurs des fiches techniques avec garantie. l Selon des participants au Salon national du logement, la réalisation de 1 million de logements inscrite au programme quinquennal annoncé par le président de la République serait impossible du fait que ce projet nécessite une somme qui représente 70% (30 milliards de dinars) de l?enveloppe allouée au programme de relance économique pour la période 2005/2009. Selon eux, ce programme n?a pas encore démarré au niveau de plusieurs wilayas du pays, ce qui expliquerait, selon ces mêmes participants, l?impossibilité de sa réalisation.