Résumé de la 3e partie n Lord Salisbury, qui a proposé à Ottilie Meissonnier de l?emmener sur la Côte d?Azur, n?est qu?un escroc : il lui a fait un chèque en bois et s?est emparé de ses bagues et de ses montres ! Honteuse de s?être fait escroquer, la jeune femme n?a pas porté plainte mais depuis, elle n?a cessé de battre le pavé londonien, dans l?espoir de rencontrer le faux lord et l?obliger à lui restituer son bien. L?après-midi du 16 décembre 1896 est bien avancée quand elle rentre chez elle après une longue battue dans les rues de Londres. En passant par la Victoria Street, où elle a fait justement la rencontre de l?escroc, elle s?arrête, interdite. L?homme, qui vient de sortir de l?immeuble 139, est son homme ! Il n?y a pas de doute possible : cette stature, ces cheveux grisonnants? C?est bien lui. Il porte une redingote assez élégante et un haut de forme. Il s?arrête lui aussi, comme hésitant sur la direction à prendre. «Ah le forban, se dit Ottilie Meissonnier, il doit chercher quelque victime à dépouiller !» Sans tarder, de peur de le perdre, elle se précipite vers lui et lui barre la route. ? Monsieur ! s?écrie-t-elle. L?homme, qui devait penser à autre chose, la regarde distraitement. ? Oui ? ? Monsieur, je vous somme de me rendre mes montres et mes bagues ! L?homme, ne comprenant visiblement pas ce qu?elle dit ou feignant ne pas comprendre, fronce les sourcils. ? Je ne comprends pas ce que vous voulez dire, madame. Je suis sûr que vous faites erreur, c?est pourquoi je vous prie de me laisser passer ! ? Je veux mes bagues et mes montres ! Il veut quand même passer, elle s?accroche à son bras. Il l?écarte et s?éloigne. Comme la femme le suit, il arrête un agent. ? Monsieur l?agent, dit-il, cette femme ne cesse de m?importuner depuis un moment. Ottilie qui arrive se met aussitôt à crier. ? Il m?a volé mes bagues et mes montres, c?est un escroc ! ? Cette femme se trompe, dit l?homme, je ne la connais pas, je ne l?ai jamais rencontrée ! ? Et moi je vous dis que c?est un escroc, il faut l?arrêter. ? Calmez-vous, dit l?agent. ? Cette femme est furieuse, dit l?homme, je vous demande d?user de votre autorité pour qu?elle me laisse partir ! ? Si vous le laissez repartir, je risque de ne plus jamais revoir mes montres et mes bagues ! L?agent, ne sachant qui croire, décide de les emmener tous les deux au commissariat le plus proche, celui de Rochester Bow, où ils s?expliqueront. Au commissariat, Ottilie Meissonnier raconte son histoire et accuse de nouveau l?homme. Celui-ci, très ému, soutient de nouveau que la jeune femme l?accuse à tort. ? Je ne connais pas cette femme, je ne l?ai jamais vue ! Je m?appelle Adolf Beck, je n?ai jamais prétendu être lord Salisbury ! L?incroyable affaire Beck vient de commencer. (à suivre...)