Résumé de la 3e partie n Le débat s'échauffe et le ton monte car humains et animaux sont divisés entre partisans de l'été et ceux de l'hiver. Tu parles pour toi ! Tu te débrouilles bien dans la neige avec tes longues pattes et tes gros sabots fourchus. Tu peux piocher ta nourriture, hurle le loup gris sur un ton plaintif. Mais moi, l'hiver, je n'ai rien à manger. Je reste pris dans la neige molle, les tempêtes, le verglas. Pouach ! La perdrix penche plutôt du côté du caribou. On lui fait remarquer que tous ne peuvent pas marcher sur la neige comme elle, qu'elle n'est pas objective, en d'autres mots, qu'elle ferait mieux de se taire... ? C'est bien vrai, criaille-t-elle tout haut, en regardant ses ergots larges et poilus qui la supportent sur la neige comme des raquettes. Le lièvre, comme d'habitude, n?est pas pris au sérieux, et pour cause. Il ne savait pas trop de quel côté donner de la tête. Il aimait bien se vêtir de son duveteux manteau tout blanc, l'hiver... Mais sa robe brune d'été, plus légère, couleur de terre, lui seyait bien aussi. Il piétinait sans arriver à se décider. Parfois, il couinait. ? Oui ! Oui ! Le caribou, l'orignal, la loutre ont raison. Mais tout de suite après, il applaudissait la bernache et le canard en tapant le sol de ses pattes arrière. Pof ! Pof ! Pof ! L'ours et la marmotte rigolaient. ? Moi, gronde l'ours, ça ne me dérange pas et l'hiver, je dors comme mon amie la marmotte, dit l'ours. Personne ne l'entendit. ? De toute façon, affirme l'outarde de sa voix enrouée, hurlant à tue-tête pour se faire entendre dans la cohue, moi, je migre, je fuis la neige, le vent, la glace, les eaux froides. Vive l'été, le soleil, les plages ensoleillées. Vous devriez tous m'imiter. Le huart, seul dans son coin, observait de loin et en silence ses amis qui criaient, hurlaient, piaillaient, caquetaient, cancanaient, grognaient, sifflaient, meuglaient, jappaient, coassaient, miaulaient, clamaient, s'invectivaient... Au beau milieu de la conversation, alors que tous s'animaient dangereusement, que le ton avait atteint son paroxysme, que certains étaient prêts à se tirer les cheveux, à s'arracher les poils, à se plumer, même à se mordre à belles dents et à se griffer, un vieil homme aux longs cheveux gris se leva et commença à distribuer à chacun une écuelle d'écorce de bouleau remplie d'une odorante soupe fumante au riz sauvage. (à suivre...)