Réputation n Les écoles primaires sont connues pour être le fief de la violence infligée aux jeunes élèves par leurs instituteurs. L?exemple le plus illustratif est celui de ce garçon L. M. qui, après une bonne séance de coups de règle de bois franc, asséna un bon coup de poing à la figure de son professeur N. A dans un CEM de la wilaya de Tizi Ouzou. Il semble pourtant qu'une bonne entrée en matière «musclée», peut avoir des résultats positifs. Voici un exemple : à la rentrée de septembre, une nouvelle maîtresse arrive décidée à mettre les élèves au pas. Dès la première journée d'école, un garçon de troisième année n?arrête pas de jeter des papiers en classe. «La maîtresse, qui était grande et forte, lui asséna immédiatement une forte tape au visage. Cela nous a fait très peur ! Ce fut une leçon pour toute la classe : il fallait écouter», se souvient Faïza, actuellement en première année secondaire au lycée Aïcha à Hussein Dey. Une autre maîtresse, voulant établir son autorité, décida de frapper un jeune garçon. Selon le rituel en vigueur, celui-ci s?approche du bureau, face au tableau noir. La maîtresse se place devant lui, prend la règle de bois franc réglementaire et dit au jeune : «Tends la main. Au premier coup, très habilement, l'élève la referme sur l'instrument et dévisage la maîtresse qui éclate en sanglots. Par la suite, ce fut la paix et tous passèrent une bonne année», raconte Rédha qui passe cette année en première année moyenne. Après une dure année scolaire et des notes souvent très faibles, Anis passe en troisième année primaire. Il nous révèle qu?il a passé près du quart de sa deuxième année au fond de la classe les mains sur la tête. «Tout le monde me connaît, je suis le perturbateur de la classe. Pour me punir ma maîtresse me demande souvent de me mettre au fond de la classe jusqu?à la fin du cours.» Ce n?est pas la première fois que Salem arrive en retard à l?école. C?est un élève de première année moyenne dans un CEM en Haute Kabylie, l?enseignant, d?origine palestinienne, ne le punit pas et ne lui demande pas non plus de justificatif, comme à l?ordinaire. Mais pendant le cours, Salem reste indifférent et n?écoute pas, pour attirer son attention l?enseignant envoie dans sa direction un stylo qui se loge dans l??il gauche de Salem. L?affaire est toujours en justice. D?autres histoires font état d'enfants qui se font tirer les oreilles ou reçoivent des claques sur le visage. Lors de notre travail d?investigation de nombreuses histoires nous ont été révélées, mais elles restent tout de même à vérifier. Ainsi, selon certains témoignages, une fillette a été retrouvée morte par la femme de ménage d?une école primaire dans la région de Médéa. L?élève en question n?arrêtait pas de se déplacer d?un bout à l?autre de la classe. Lasse de l?hyperactivité de celle-ci, la maîtresse l?enferme dans le placard. Malheureusement, à la fin du cours, la fillette y a été oubliée.