Problématique n Près d?un million de logements inoccupés attendent toujours une solution. A la suite de la tenue du Salon national du logement, une conférence de presse a été organisée, hier, à l?hôtel El-Aurassi par Expolab pour faire lecture des recommandations dégagées lors du colloque. Les experts et professionnels du secteur ont contribué à l?enrichissement du débat en se focalisant sur la politique du bâti et sa réhabilitation, le programme de 1 million de logements et les aspects liés au financement du logement. Pour l?heure, c?est la préoccupation cruciale du fait que «la réalisation de cette commande publique d?un million de logements requiert un niveau de compétence et d?organisation qui doit mettre un terme aux errements constatés par le passé», peut-on lire dans l?une des recommandations. Il y a lieu de tenir compte de la nouvelle politique d?aménagement du territoire, de la qualité de l?urbanisme, des sols et de la maîtrise d??uvre et d?ouvrage. Dans le cadre de cette commande publique, le représentant du ministère de l?Habitat a souligné «l?importance de l?évaluation des populations pour chaque commune dans les cinq ans à venir». Sachant que le ministère de l?Habitat a retenu une moyenne pour le taux d?occupation par logement de 5 personnes. Une autre donnée, qui a été inscrite dans ces recommandations, est la réhabilitation du vieux bâti. M. Chelghoum, expert en génie parasismique, a expliqué qu?«il y a une partie du vieux bâti qui exige une réhabilitation alors qu?une autre partie nécessite un renforcement des structures» avant de dresser un constat alarmiste sur 80% du vieux bâti qui risque de s?effondrer. Dans cette approche, le président du CTC de Chlef considère que «la construction en charpente métallique est une bonne chose, mais elle reste déconseillée dans les zones sismiques où l?affaissement des cloisons serait presque entier». «Le plus important est de réduire les risques de vulnérabilité de l?habitat et de l?habitant», recommandent les experts. Pour ce qui est du financement, il a été recommandé de «revoir le seuil du coût au mètre carré qui doit être porté à 25 000 DA au lieu de 18 000 DA à la suite de la hausse vertigineuse des matériaux de construction et du foncier». Au niveau bancaire, il est important de «parachever en urgence l?assainissement de leurs relations avec les promoteurs» et de tenir compte de la qualité de logements pour les bénéficiaires. Une proposition dans ce sens recommande de revoir les superficies des logements où au minimum un F3 doit occuper une surface de 75 m2. Revenant sur le foncier, M. Boudaoud, président du Collège national des architectes, pense que «le choix du terrain se pose pour l?architecte», avant de poursuivre sur le nombre de logements inoccupés, estimé à plus de 919 000 unités. En outre, près de 10 000 carcasses à Alger n?ont pas été achevées depuis les années soixante-dix. Les intervenants n?ont pas omis de mentionner, dans la synthèse des travaux, la valorisation des métiers du bâtiment et l'amélioration de leur image de marque. Les participants insistent sur «le retour vers l?emploi et la nécessité de repenser les méthodes de recrutement par le développement des compétences par des formations ciblées».