Colloque La capitale des Hammaditesabritera, les 17 et 18 septembre, un colloque international sur la pensée soufie. Placé sous le générique «Mouvement intellectuel et chemin de la vérité», ce colloque, qui sera animé par des universitaires, des exégètes et des théologiens, aussi bien nationaux qu?étrangers, spécialistes du soufisme, se veut une contribution à l?écriture d?un pan de l?histoire bimillénaire d?une ville qui lui a permis d?occuper, en ce temps où le soufisme atteignait son point culminant, une place importante, voire éminente dans l?islam, dans toute la région du Maghreb. Initiées par l?association Cheikh El-Alawi pour l?éducation et la culture soufies, ces rencontres internationales, qui s?étaleront sur deux journées, traiteront de la pensée soufie à Béjaïa et sa région ainsi que sur son rayonnement à travers tout le Maghreb et même le Machreq. Cette association se fixe comme principal objectif de faire redécouvrir, à travers ces séminaires, ce courant théologique de l?islam apparu au VIIe siècle et que Sidi Boumediene avait répandu et vulgarisé à Béjaïa à partir du XIe siècle, et dont les représentants sont Al-Halladj (852-912), Al-Ghazali (1058-1111), Ibn Farid (1182-1235) et Ibn Arabi (1185-1241). Il faut savoir que le soufisme, jugé hérétique à sa naissance par les tenants de la pensée orthodoxe, a trouvé une terre d?asile à Béjaïa, une ville qui, tolérante et ouverte à toutes les pensées, a largement favorisé l?émergence de cette doctrine théologique, en lui donnant la possibilité de s?exprimer librement et de se répandre sans contrainte sur tout le Maghreb, s?opposant ainsi au légalisme. D?ailleurs, le soufisme a vite été adopté par le Maghrébin. Au moment où le soufisme se développait, Béjaïa, une ville à l?époque connue pour son respect des minorités, accueillera Sidi Abderahman At-Thaâlibi, Abou Abdellah As-Senoussi et Sidi Boumediene. Lors de ce colloque, plusieurs communications seront retenues par le comité scientifique chargé de la préparation de ces rencontres à la fois scientifiques et historiques ; scientifiques parce qu?il est question de débattre de l?aspect empirique de la doctrine, et historiques parce qu?elles portent à la connaissance du public le contexte dans lequel ce dogme ascétique est né et comment il a évolué en faisant référence aux facteurs sociaux et à des aspects événementiels marquants. Ainsi, durant deux journées, le 17 et le 18 septembre, la capitale des Hammadites vivra au rythme de la pensée soufie qui a profondément marqué la Kabylie et le mouvement intellectuel de toute la région.