Résumé de la 3e partie n Kamaralzamân fit part au roi, son père, de son aversion pour le mariage et les femmes. Chagriné, Schahramân n?en laissa rien voir et cajola son fils, le couvrant de présents pendant une année. Mais au bout de l'année, le roi fit appeler son fils, comme la première fois, et lui dit : «Te rappelles-tu, Kamaralzamân, ma recommandation, et as-tu réfléchi à ce que je te demandais et au bonheur que tu me procurerais en te mariant ?» Alors Kamaralzamân se prosterna devant le roi son père et lui dit : «O mon père, comment pourrais-je oublier tes conseils et sortir de ton obéissance, alors qu'Allah lui-même me commande le respect et la soumission ? Mais pour ce qui est du mariage, j'y ai réfléchi tout ce temps et plus que jamais je suis résolu à ne jamais m'en approcher, et plus que jamais les livres des anciens et des modernes m'apprennent à éviter la femme, coûte que coûte, car ce sont des rouées, des sottes et des dégoûtantes ! Qu'Allah m'en préserve par la mort même, s'il le faut !» A ces paroles, le roi Schahramân comprit qu'il serait nuisible, cette fois encore, d'insister davantage ou de contraindre à l'obéissance ce fils qu'il chérissait. Mais sa peine fut si grande qu'il se leva, désolé, et fit appeler en particulier son grand vizir, auquel il dit : «O mon vizir, qu'ils sont fous, les pères qui souhaitent avoir des enfants ! Ils n'en recueillent que du chagrin et des déceptions ! Voici que Kamaralzamân est résolu, plus encore que l'an dernier, à fuir les femmes et le mariage ! Quel malheur, ô mon vizir, est le mien ! Et comment y remédier ?» Alors le vizir pencha la tête et réfléchit longuement ; après quoi il releva la tête et dit au roi : «O roi du siècle, voici le remède à employer : prends patience encore une année et alors, au lieu de lui parler en secret de la chose, tu assembleras tous les émirs, les vizirs et les grands de la cour ainsi que tous les officiers du palais et, devant eux tous, tu lui déclareras ta résolution de le marier sans délai. Et alors il n'osera guère te désobéir devant cette honorable assemblée ; et il te répondra par l'ouïe et la soumission !» A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement. Le lendemain, elle reprit : «? Et il te répondra par l'ouïe et la soumission !» A ce discours du grand vizir, le roi fut tellement satisfait qu'il s'écria : «Par Allah, voilà une idée réalisable !» Et il en témoigna sa joie en offrant au vizir une des plus belles robes d'honneur. Après quoi il patienta durant le temps indiqué, et fit alors réunir l'assemblée en question et venir son fils Kamaralzamân. Et l'adolescent entra dans la salle qui en fut illuminée : quel grain de beauté sur son menton ! Et quel parfum, ya Allah, sur son passage ! Lorsqu'il fut devant son père, il embrassa trois fois la terre entre ses mains et se tint debout, attendant que son père lui parlât le premier. Le roi lui dit : «O mon enfant, sache que je ne t'ai fait venir au milieu de cette assemblée que pour t'exprimer ma résolution de te marier avec une princesse digne de ton rang et me réjouir de ma postérité avant que de mourir !» (à suivre...)