Terrorisme n Des attentats-suicide ont à nouveau frappé, hier, des zones touristiques, faisant au moins 26 morts et 107 blessés selon un bilan provisoire. La thèse d'attaques perpétrées par des kamikazes s'est imposée aux enquêteurs qui ont indiqué voir la marque du réseau islamiste régional Jamaah Islamiyah. Les policiers ont retrouvé des morceaux humains ainsi que des pièces de sac à dos fortement suspectés de provenir de kamikazes, a expliqué le chef de la section antiterroriste au ministère de la Sécurité. «Le mode opératoire est très similaire à de précédents attentats (suicide), avec l'utilisation de sacs à dos, dont des morceaux ont été retrouvés sur les sites des attentats», a-t-il déclaré. Les victimes ont eu le corps criblé de petits clous qui avaient probablement été placés dans les engins explosifs, a expliqué une source hospitalière. «Il s'agit clairement d'attaques terroristes» qui ont frappé «au hasard et dans des endroits publics», a affirmé le président indonésien dans une intervention télévisée. Un spécialiste du terrorisme à l'Institut de défense et d'études stratégiques de Singapour, a aussi évoqué la piste du réseau terroriste régional Jamaah Islamiyah. «La Jamaah Islamiyah est la seule organisation qui a la volonté et la capacité de mettre sur pied et de coordonner des attaques simultanées contre une cible occidentale en Indonésie», a estimé cet expert. Des témoins australiens racontent la panique et l'horreur. «Il y avait beaucoup de gens blessés avec des blessures horribles particulièrement à Kuta. J'ai passé la nuit à marcher entre les sites des explosions, je suis allé à Jimbaran qui était aussi le théâtre de scènes de dévastation», a raconté à la radio ABC un cameraman australien. «Ils ont continué à retirer des corps des lieux plus de trois heures et demie après les explosions», a-t-il raconté. Un autre témoin, qui a perdu des proches, dira : «Tous ont été blessés à des degrés différents, certains n'ont pas survécu et j'attends de pouvoir me rendre à la morgue pour les identifier.» Une vingtaine de personnes, dont une quinzaine d'étrangers, sont, par ailleurs, recherchées par des hôtels ou par leurs proches, a indiqué une source de la cellule de crise de l'hôpital. Plusieurs attentats meurtriers en Indonésie ont été imputés, ces deux dernières années, à la Jamaah Islamiyah, réputée liée à Al-Qaîda, dont ceux de Bali en octobre 2002, il y a trois ans, qui avaient fait 202 morts, principalement des touristes étrangers.