Accord n La chef de file des conservateurs a été désignée chancelière de la «grande coalition» à l?issue de négociations entre la CDU-CSU et le SPD, rapportent ce matin des médias allemands. La chaîne de télévision ZDF et l'agence de presse DPA, qui cite des sources proches de la CDU, affirment qu'un accord a été trouvé entre conservateurs et sociaux-démocrates, lequel prévoit l'accession de Merkel à la chancellerie et ce, trois semaines après les élections législatives. Le Parti social-démocrate obtient en contrepartie plusieurs portefeuilles importants dont ceux des Affaires étrangères, des Finances, de la Justice et du Travail, a déclaré à Reuters un responsable du SPD. Le chancelier sortant, Gerhard Schröder, s'apprête donc à abandonner un poste qu'il détenait depuis 1998. Trois semaines après une élection qui n'avait donné de majorité claire à aucun des partis, les analystes s'attendaient à ce que les deux principales forces politiques décident de laisser le poste de chancelier à Merkel, première femme de l'histoire à l'occuper. Le numéro deux des conservateurs au Parlement avait répété dimanche aux journalistes que la CDU-CSU n'accepterait rien d'autre que le départ de la chancellerie de Schröder. «Je crois que Schröder a compris qu'il ne resterait pas chancelier fédéral», avait-il dit. Les ténors de la politique allemande doivent participer à des réunions consultatives avec leurs partis respectifs avant et après les pourparlers de lundi. Femme de caractère, au parcours jalonné d?épreuves et d?ambitions personnelles. Atypique est sans doute l?épithète qui la cerne le mieux. D?abord, en raison de sa jeunesse passée derrière le rideau de fer, en RDA soviétique. Ensuite, du fait de son éducation, scientifique et protestante, face à la CDU majoritairement catholique. Enfin, à cause de son statut de femme, divorcée et sans enfant, dans un monde politique dominé par les hommes. Angela Merkel, «Angie» de son petit nom, a un parcours qui ne cesse d?étonner. Un handicap au départ, sa marque de fabrique aujourd?hui. Encore vaincue. Il faut dire que sous des faux-semblants de timidité, l?ancienne «gamine» assure sans vergogne qu?elle n?a «peur de rien». En 1995, elle concède même : «Je n'ai longtemps pas voulu le croire, mais en définitive, pour gagner, il faut ne pas toujours respecter les règles du jeu.» Il lui faudra cependant se plier à la règle des urnes.