Le royaume de France (XIIe au XIIIe siècles) Les aspects politiques et institutionnels sont alors importants : on se trouve devant un renforcement graduel des structures politiques, d'abord à un niveau régional, puis à un niveau national. On verra successivement les princes territoriaux s'affirmer sur les châtelains, puis le roi qui veut dominer les grands. Cela en intégrant les différents protagonistes dans la mouvance féodale. Au XIIe siècle, le roi n'est assurément pas le monarque le plus important ; ce sont les autres princes qui vont commencer à soumettre les velléités des seigneurs. On a vu auparavant les seigneuries de plus en plus nombreuses et politiquement indépendantes ; à partir de 1130, on assiste à un renversement de la tendance. Tous utilisent les mêmes méthodes seigneuriales : liens vassaliques, encadrement des paysans. Mais certains seigneurs ont des capacités politiques, économiques et militaires plus importantes : les princes. Le renforcement des principautés territoriales Princes et rois vont combattre les autonomies locales en accumulant des droits et des redevances ; accroissant ainsi leur contrôle direct sur les terres. Ils vont renforcer leur clientèle vassalique avec le développement des fiefs de reprise, et vont favoriser le contrôle d'une économie d'échanges fondée sur l'argent ; ils vont donc protéger les foires (de Champagne). Les simples seigneurs sont, eux, confrontés à deux problèmes : leurs sujets, paysans ou artisans, découvrent de nouveaux droits et limitent les taxations (défrichements, coutumes, communes). Les revenus de ces seigneurs ne peuvent plus alors augmenter et on assiste à une stagnation des ressources seigneuriales. En plus, on divise la seigneurie entre les enfants ; on confie des fiefs aux chevaliers et ministres. Les dépenses aussi ont tendance à augmenter, de par leur devoir de tenir une cour, de redistribuer leurs gains, de préparer des tournois. En plus, au XIIe, les seigneurs sont appelés en croisades par trois fois. L'évolution politique peut se résumer ainsi : les princes utilisent leur force seigneuriale pour prendre l'ascendant sur les seigneurs de leur zone d'influence : ils ont plus de vassaux, plus de chevaliers et de ressources économiques. La qualité du pouvoir reste la même, un pouvoir seigneurial, mais en quantité, la part des princes et du roi s'agrandit. (à suivre...)