Des alleux aux fiefs Rois et grands princes se comportent comme des seigneurs en accumulant des droits seigneuriaux et des terres. C'est la réassurance princière. Celle-ci se fait grâce à des liens féodaux imposés aux simples seigneurs par la puissance militaire ou politique des princes et du roi : les fiefs de reprise. Il comporte l'hommage. C'est le résultat d'un déséquilibre militaire ou les princes et seigneurs paient les seigneurs pour leur hommage. De cette manière, les petits seigneurs concèdent des biens de famille (terres et droits de pleine propriété) qu'ils reçoivent en retour en fief. Les princes commencent ainsi à contrôler leurs velléités, les ayant intégrés dans leur réseau de fidélité vassalique. A partir du XIIe, les liens féodaux vont servir à développer de nouveaux équilibres politiques basés, cette fois-ci, sur de véritables hiérarchies féodales ayant à leur tête le roi ou les princes. Une féodalité dirigée C'est le second âge féodal. Les fiefs de reprise et les liens féodaux se généralisent et se développent. On peut parler de société féodale dans cette seconde moitié du XIIe siècle. Les raccords féodaux prennent l'aspect de raccords entre deux niveaux de puissance : pouvoir local et régional. Chaque contractant délimite ainsi sa sphère de pouvoir et d'autonomie : c'est l'importance du fief. On assiste aussi à une application systématique des liens féodaux-vassaliques qui se dotent de juridictions ; on voit apparaître des manuels de droit féodal. Cela témoigne de l'existence d'un véritable droit féodal dans toute l'Europe. Toutes les seigneuries sont considérées légalement comme le fief d'une autorité supérieure. Comment les rois vont utiliser d'autres fondements pour renforcer leur pouvoir ? Les fondements du pouvoir royal capétien Ce sont des aspects nouveaux, principalement administratifs de ce pouvoir. A partir de Philippe Auguste, les Capétiens vont commencer à contrôler le territoire. Ils ne peuvent plus compter seulement sur leur pouvoir féodal ou militaire. Ils vont utiliser d'autres ressources : économiques, idéologiques et administratives. Les ressources économiques de la royauté On distingue deux grands ensembles : d'une part, les ressources ordinaires (les revenus classiques) et les ressources extraordinaires. Les ressources ordinaires sont des super-ressources seigneuriales : tailles, et revenus de la terre ainsi que l'ensemble des amendes judiciaires, des péages commerciaux. Dans les zones de la mouvance, il peut compter sur les droits féodaux à la mort du vassal? A côté de ces ressources ordinaires concentrées sur le domaine royal, on compte, de plus en plus, l'utilisation de ressources extraordinaires. Ce seront des décimes levées pour les croisades, des impôts sur les Juifs et les Lombards. Or, pour pouvoir lever ces ressources économiques, il faut compter sur des idéologies et des ressources administratives centrales et territoriales. (à suivre...)