Scène n Autres temps, autres m?urs. Aujourd'hui, c'est la dinde qu'on égorge dans ces lieux. C'est le mot, puisque l'abattage se fait sur place sans aucune mesure d?hygiène. Plus de 200 éleveurs venant d?Alger, de Tipaza et de Blida se rassemblent quotidiennement au lieu dit Magtaâ Kheira (entre Mazafran et Douaouda) au Chemin de wilaya n° 112 menant vers Boufarik situé entre la wilaya d?Alger et de Tipaza pour vendre la dinde. C?est un lieu réputé pour la vente anarchique et illicite de la dinde, qui échappe à tout contrôle et s?effectue dans de mauvaises conditions d?hygiène dans ces lieux. L?un réservé à l?abattage et au plumage, l?autre à la vente en plein air sans conditionnement aucun. Poussière et chaleur s'accumulent sur les volailles sans que cela dérange les vendeurs. «Ce n?est pas grave, la dinde peut résister à la chaleur», dira H. Pour mettre fin à cette atteinte à la santé publique, Mohamed Ouchène, wali de Tipaza, a ordonné la construction d?une plate-forme de marché, pour les vendeurs, qui jouaient au chat et à la souris à chaque inspection ou patrouille de gendarmes. La moitié, selon nos sources, sera donnée aux résidents de la wilaya de Tipaza. Ce marché pour la réalisation duquel un budget de 450 millions de centimes a été débloqué, devait, selon les instructions du wali, être fonctionnel au début du ramadan, mais n?a pas encore été achevé, les travaux ayant enregistré un retard, selon nos sources. La chambre froide est en phase de réalisation et n?est pas encore prête à l?exploitation. Actuellement, 25 carreaux (espaces pour dindes), pour trois vendeurs chacun, sont prêts pour l?exploitation, soit pour un total de 75 vendeurs dans le cadre légal, réglementaire du commerce non sédentaire, alors que les services concernés en ont déjà recensé 172, sans parler des autres vendeurs venant des wilayas limitrophes. Interrogés, quelques vendeurs s'interrogent sur leur sort, d?autres s?inquiètent pour l?espace jugé étroit et d?autres continueront de vendre dans l?informel afin d?échapper à l?imposition. Mais combien de temps pourront-ils encore échapper à la loi ? A signaler enfin que la dinde mâle est plus chère que la femelle, selon notre constat sur les lieux. La femelle coûte 150 DA le kg, le mâle 180 DA. La différence ? La cuisson du mâle est plus rapide que celle de la femelle et même le goût serait, paraît-il, meilleur!