Le chef de l'exécutif de la wilaya s'était rendu dans ce lieu à mainte reprises, depuis 2004, à la rencontre des jeunes qui habitent les zones rurales environnantes pour trouver une solution définitive à leurs problèmes. Pour mettre fin à l'anarchie, la wilaya de Tipaza avait dégagé une enveloppe financière globale d'un montant de 6 millions de dinars, qui a permis la réalisation d'une grande plateforme, d'un abattoir couvert par une charpente métallique, d'une fosse d'évacuation, d'une construction d'une chambre froide, un raccordement en énergie électrique, la réalisation de 27 étals pour la vente au détail de la dinde. L'ensemble de cet équipement est clôturé. Un parking pour les véhicules avait été aménagé. Pourtant, les vendeurs de dinde recensés et inscrits à de l'APC de Douaouda attendent toujours la remise de leur carte de commerçant. Rencontrés sur le lieu de vente, les jeunes satisfaits de la concrétisation des engagements des responsables revendiquent la présence quotidienne d'un vétérinaire sur les lieux. « Les clients réclament à juste titre un bon de livraison signé par le vétérinaire. Regardez, le bureau construit pour le vétérinaire est fermé ». D'autres ajoutent : « Nous souhaitons que les autorités nous construisent une autre charpente métallique afin de pouvoir mettre en place des comptoirs frigorifiques surtout que l'été c'est pour bientôt ». Mais ce qui préoccupe le plus les jeunes vendeurs de la dinde demeure la chute vertigineuse de la vente de la dinde, dont le prix au kilogramme varie entre 190 DA et 250 DA, au moment où les éleveurs n'ont point baissé leur prix de vente. Sur un autre plan, une basse-cour de fortune a été installée à l'entrée de l'abattoir de Magtaâ Kheira, où quelques dindes sont « stockées ». Contacté par nos soins, le chef de daïra de Fouka tient à préciser que « la direction des services agricoles a été saisie pour l'affectation d'un vétérinaire, tout comme nous avons inscrit le projet d'une charpente métallique ». Mais il y a lieu de noter le peu d'engouement des clients de moins en moins nombreux à fréquenter les lieux. La psychose de la grippe aviaire vient angoisser sérieusement les jeunes vendeurs de Magtaâ Kheira. Ils ne s'attendaient pas à ce coup du sort, surtout après avoir bénéficié d'un équipement nouvellement construit, alimenté en eau potable avec des citernes neuves doté d'une chambre froide. « Nous veillerons à la propreté des lieux, nous disent-ils, mais nous comptons sur vous aussi pour écrire que la situation s'est améliorée comme il n'y a aucune crainte sur la viande de dinde que nous commercialisons », concluent-ils. Une façon de dire qu'ils veulent sauvegarder leur métier, car les temps sont difficiles. Ces familles, qui avaient souffert du terrorisme imposé par les hordes criminelles durant les années 1990, font face à nouveau à cette psychose qui les empêche de travailler pour les plonger dans d'autres quotidiens difficiles.