Les rois de France, de Philippe Auguste à Saint Louis En 1204, Philippe Auguste s'intitule «roi de France». C'est l'affirmation de la domination du roi sur un territoire. A partir de ce moment-là, ce territoire peut se diviser en deux : le domaine royal direct (ensemble des territoires où le roi agit comme un seigneur, en percevant des droits et des revenus), et la mouvance où les territoires sont tenus féodalement par le roi mais quotidiennement contrôlés par d'autres seigneurs. Cette distinction recèle l'idée que chaque fief se meut à l'intérieur d'un autre fief, etc. Malgré cette distinction, au XIIIe siècle le pouvoir royal s'accroît. Les rois vont développer leur domaine pour acquérir des terres en les achetant, par des stratégies parentales, la force militaire et les liens féodaux. Au XIIIe siècle, le roi finit par se considérer comme suzerain de tous. Philippe Auguste (1180-1223) Indiscutablement, au cours des premières décennies, Philippe Auguste renforce son pouvoir en ses territoires et entre en compétition avec les Angevins : Richard Lion Hearted. En 1190, on remarque la volonté du roi de rationaliser les organes de gouvernement du royaume : gouvernement central mais aussi administration territoriale avec des agents royaux officiers du roi : les baillis. Philippe Auguste utilise systématiquement les liens féodaux pour effectuer cette restructuration. D'abord, il insiste sur l'idée de suprématie féodale sur l'ensemble des vassaux qu'il veut tous immédiats : les barons. La politique d'expansion est envisagée notamment par la confiscation des terres tenues en fief par les Plantagenêts sur la France. En 1204, il conquiert la Normandie. Ces batailles sonnent le glas de l'autonomie politique des Plantagenêts en France et on dévoile un roi de France puissant avec des répercussions internationales : victoire de Frédéric II en Prusse ; en Angleterre, la Magna Carta. En France, elle représente la naissance de la nation. Les spécificités du Midi languedocien Le roi n'est jamais entré directement dans le Midi ; les forces en présences sont locales : seigneurs et châtelains. C'est donc un cadre politique morcelé, doté d'un réseau urbain beaucoup plus dense, de régions de coutumes propres, attachées au droit romain et écrit, enfin une langue propre : la lange d'oc. Malgré tout, on retrouve quelques traits d'unité chez les élites : les idéaux chevaleresques et nobiliaires, une suprématie théorique de la royauté. Au XIIIe siècle, cela change. La concurrence catholique / Cathares n'est pas achevée. Quand P. Castelnau, légat pontifical, est assassiné, cela va amener à la première croisade interne au royaume : la croisade albigeoise. Louis VIII, en 1224, fait donc une croisade-promenade. Il en profite pour établir le traité de Meaux. Le Bas Languedoc entre ainsi directement dans le domaine royal. Et on prévoit le mariage de la fille du comte de Toulouse avec le fils cadet du roi. (à suivre...)