De Courtrai à Crécy : les limites de l'expansion royale et les causes de la guerre de Cent ans Avant le début de cette guerre, le pouvoir royal est en pleine expansion entre Saint Louis et Philippe le Bel. Il continue à se renforcer dans sa géographie et son prestige. Pour la géographie, de nouvelles terres sont intégrées dans le domaine (Champagne). A la fin du XIIIe, les terres de mouvance sont reculées aux marges du royaume (Bretagne...). En 1303, une ordonnance décide que la langue utilisée pour les textes officiels sera le français. Renforcement du prestige international Il se fait surtout par rapport au mode ecclésiastique et à la papauté. Deux cas exemplaires : les Templiers et les rapports entre Philippe Le Bel et Boniface VIII. Les Templiers, jusqu'à fin du XIIIe, avaient la haute main sur le trésor royal stocké dans la maison du temple. Le procès des Templiers, en partie fabriqué de toute pièce, se termine en 1310 par la liquidation de l'ordre. Un des buts : récupérer le contrôle du trésor royal. Dès lors, celui-ci sera aux mains du gouvernement royal. 1296-1303. Un problème de fiscalité et d'impôt se pose, c'est la taxe extraordinaire au profit de la croisade : la décime. Cette taxe devait toucher le clergé également, entraînant la réplique de la papauté qui s'est habitué à agir en tant que pouvoir politique. C'est pourquoi Boniface VIII refuse cette idée de contrôle du clergé. On réunit les trois Etats pour la première fois pour acquérir une légitimité. Boniface répond par une bulle «unam sanctam» en 1302, excommuniant Philippe le Bel. S'ensuivent des discussions diplomatiques qui aboutissent à une volonté de Philippe le Bel de s'émanciper du pouvoir pontifical. L'autonomie de la papauté va alors diminuer au cours du XIVe siècle, chaque roi intervenant, dans son royaume, sur son clergé. On parle du début d'un gallicanisme royal. Mais des limites à ce renforcement du pouvoir royal sont posées. Courtrai est le lieu d'une bataille, en 1302, entre l'armée «officielle» du royaume et de l'autre côté l'infanterie des villes de Flandre. Elle vit une étonnante défaite de la chevalerie noble. Philippe voulait intervenir dans le choix du nouveau comte de Flandre. 1314-1315. Les nobles vont se révolter dans les ligues nobiliaires, comparables aux élites urbaines. On considère que le royaume intervient de plus en plus dans leurs affaires, notamment sur l'aspect fiscal. Les causes de la guerre de Cent ans Le problème féodal des Plantagenêts demeure. En 1314, Philippe le Bel attaque le roi d'Angleterre pour la Guyenne. Deuxième attaque en 1336-1337, qui voit des empiétements anglais sur le territoire royal, avec le refus d'accepter les prérogatives suzeraines du roi de France sur la Gascogne. Mais des causes dynastiques dues au changement de dynastie interviennent aussi : mort de Louis X, en 1316, sans fils, et la couronne passe à ses frères Philippe V et Charles IV ; mort de Charles IV en 1328, sans frère ni fils. Par sa s?ur, le royaume de France reviendrait aux Anglais. On prend alors la décision politique d'exclure les descendants par voie féminine et de donner la couronne à une nouvelle branche cousine : Philippe VI. On aurait autant pu transmettre le royaume à l'Angleterre. (à suivre...)