Résumé de la 5e partie n A son corps défendant, Malek subit la torture d'assister au mariage de Djamila. Il a même été contraint de s'asseoir à côté d'elle, dans la voiture, en sa qualité de futur beau-frère. Il n?a pas dormi de la nuit. Il a pris un thermos de café et un paquet de cigarettes, et il n?a pas arrêté de boire et de fumer. Au matin, des youyous stridents le font sursauter. Il pâlit. Les femmes sont entrées dans la chambre nuptiale et elles signalent, par leur cri, la consommation du mariage. Il serre les poings puis les desserre, soumis. A quoi bon se morfondre, puisqu?il savait que cela allait se produire immanquablement ? De toutes façons, Djamila est à jamais perdue pour lui ! Il se lève et tente de sortir subrepticement de la maison. Aujourd?hui, ce sera le déjeuner de la mariée : les parents de Djamila viennent déjeuner à la maison et toute la famille sera réunie : c?est une façon symbolique de sceller l?alliance entre les mariés et leurs familles. C?est aussi un moment de fête, où on plaisante et on passe du bon temps. Il n?a pas le c?ur à participer à une telle cérémonie. Il tombe nez à nez avec sa mère. ? Où vas-tu ? lui demande-t-elle. ? Je dois voir quelqu?un, dit-il. ? Alors reviens vite, on pourra avoir besoin de toi pour faire les courses ! Et puis n?oublie pas de te raser, de mettre de beaux vêtements, ton oncle et sa femme viennent déjeuner chez nous ! ? Je sais, dit Malek en évitant de la regarder. ? Nous avons aussi invité quelques parents et amis? (elle se baisse vers lui pour lui parler). Il y a des filles que je voudrais te montrer. ? Des filles ? demande-t-il, surpris. Quelles filles ? ? Des filles? Je pense déjà à te chercher une femme, moi ! Il secoue la tête, éc?uré. Elle veut le retenir. ? Non, dit-il. ? Attends, je t?explique, je te demande seulement de regarder et de me donner ton avis ! Il lui secoue la main et s?en va sans se retourner. On pense déjà à le marier. C?est peut-être une idée de Nacer pour se débarrasser de lui ! On veut le marier pour lui faire oublier la peine qu?on lui a causée, le mal qu?on lui a fait ! Il ne retourne pas à la maison de la journée. Quand il rentre, en fin de journée, son père et sa mère l?accueillent avec hostilité. ? Nous t?avons cherché partout, dit Slimane en colère. ? Nous avons cru qu?il t?était arrivé quelque chose, dit Ouardia sur le même ton. Quant à Nacer, il a repris son ton ironique. ? Je croyais que tu t?étais suicidé ! Tu nous a gâché la fête. Il baisse la tête, honteux. ? J?avais affaire? Puis il ajoute : je dois rentrer à la caserne, on me rappelle ? Quoi ! s?écrie sa mère, surprise. ? Laisse, dit Nacer, c?est comme pour les fiançailles, tu te rappelles ? On l?avait aussi rappelé. (à suivre...)