A trente mètres de la trémie de la place du 1er-Mai, l?immeuble situé au n° 3 de la rue Ali-Mellah, qui fait face à l?hôpital Mustapha, menace de s?effondrer à la moindre secousse. Les seize familles concernées courent, depuis près de quatre mois (114 jours exactement), un gros danger. La dernière demande de restauration dudit immeuble a été envoyée aux autorités locales le 8 septembre 2003. Pourtant, selon les locataires encore sur place, les contrôleurs techniques ? ceux du CTC de Chlef et les Canadiens ? ont tiré la sonnette d?alarme : les premiers ont donné «orange IV» et les étrangers «rouge». Des fissures lézardent pratiquement tous les murs, même les «porteurs», cela se voit à l??il nu. Il est vrai que certains travaux avaient été entamés par l?Ecoteh, une entreprise d?envergure. Seulement, devant les risques encourus, les techniciens de la société avaient exigé l?évacuation des lieux. Refus des responsables. Entre-temps, les habitants ont frappé à toutes les portes : APC, Opgi, Ofares, daïra, wilaya. L?attente dure et le danger guette. «La seule promesse de régler le problème remonte à la catastrophe du 21 mai. Au stade Ali-Mellah, le président de l?APC avait été formel : donnez-nous un peu de temps. Nous en sommes à plus de trois mois, alors ?», s?insurge Abdelkader, père de deux enfants. Une mère de famille signale qu?il n?y avait même pas de gaz de ville : «La Sonelgaz avait refusé d?entreprendre les travaux, craignant que les vibrations du creusement des murs vétustes ne débouchent sur de fâcheux accidents», pleure-t-elle avant de rappeler que ses voisins sinistrés avaient eu droit à la restauration pendant quelques jours, avant que les repas ne prennent une autre destination, sur décision du wali-délégué. Un autre citoyen termine sur une note d?humour, et en français SVP : «Puisqu?on n?a pas eu droit à la restauration (de l?estomac), qu?on s?occupe de l?autre restauration, celle de l?immeuble.» Ainsi, la vingtaine de familles sinistrées comptent énormément sur le sens de la solidarité pour réveiller les consciences avant qu?un drame ne se produise.