Un lendemain de violence. C?est un tableau sinistre avec l?image des pneus brûlés, des gravats jonchant le sol. Arzew, ce matin, tente de retrouver ses esprits et une réponse à cette question : qui est responsable ? Ce matin, Arzew s?est réveillée hébétée par les scènes de violence vécues hier et auxquelles elle est peu habituée. Des affrontements entre forces de l?ordre et citoyens ont, en effet, causé un mort et quelques blessés parmi les policiers et les émeutiers. Ahmed Abaidi, 22 ans, atteint par balle, a succombé à ses blessures vers 15h. C?est suite à la destruction de kiosques et baraques illicites servant de magasins à des citoyens démunis et chômeurs que les incidents ont ravagé la cité. La matinée d?hier a été particulièrement mouvementée à la cité Plateaux, la plus grosse concentration urbaine où des jeunes ont défié les brigades anti-émeute. Jets de pierres, routes bloquées et bûchers de pneus ont servi d?ingrédients à la colère de citoyens venus en renfort pour protester contre la décision des autorités de fermer leurs boutiques. Le bulldozer réquisitionné pour cette opération de démolition a été calciné et un bureau de poste mis à sac par les émeutiers après avoir été incendié. Jusqu?à une heure tardive de la nuit, les émeutes n?ont pas cessé dans certains quartiers périphériques. Les brigades de la police judiciaire ont procédé à l?arrestation de plusieurs jeunes, alors qu?aucun responsable des autorités communales ou de wilaya n?était présent sur les lieux. Le courroux des citoyens trouve son explication dans la décision de raser toute bicoque illicite sans autorisation préalable. Selon une source concordante, le ministre de l?Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Zerhouni, est attendu durant cette soirée à Arzew, en présence de Ali Tounsi, directeur général de la Sûreté nationale, qui est déjà sur les lieux pour s?enquérir de la situation. A signaler que le parquet d?Oran a ouvert une enquête judiciaire pour élucider les circonstances du décès tragique du jeune Abaidi. Aujourd?hui, il s?agit de situer la responsabilité de ce qui vient de se passer et qui n?est peut être pas totalement réglé. Les propriétaires de ces baraques affirment avoir demandé, il y a une semaine, le report ou l?annulation de l?opération de démolition. Quant aux autorités sur place, elles motivent leur décision de démolition par des instructions fermes venant de la wilaya d?Oran.