Résumé de la 11e partie n Gilles de Rais, accusé d?actes contre-nature, de meurtre et de culte démoniaque, est arrêté et conduit à Nantes pour comparaître devant un tribunal. On le jette dans une cellule et on le laisse là pendant cinq jours, puis on le présente devant ses juges. Il tremble qu?on ne l?interroge sur ses crimes, mais on se contente de lui reprocher la profanation de l?église. C?est donc un procès dit de l?inquisition, c?est-à-dire lié à des questions de doctrine religieuse qu?on va lui intenter. Dans ce genre de procès, l?accusé ne bénéficie pas de l?assistance d?un avocat mais Gilles est bien content de s?en sortir de la sorte. On va le frapper d?une amende, l?emprisonner un temps peut être et puis on le relâchera. Il accepte donc ce genre de procès et ne récuse pas les juges, ainsi qu?il en a le droit. Mais il doit déchanter quand, au cours de la séance suivante, le 8 octobre 1440, on lui lit le dossier de ses crimes. Le procès de l?inquisition n?était qu?une tactique pour lui faire accepter les juges. Un moment désemparé, il redevient maître de lui-même et se fait même offensif. «Vous n?avez pas le droit de me juger, dit-il à ses juges, puisque vous avez eu des obligations à mon égard dans le passé ! La justice exige que les juges soient entièrement désintéressés !» L?évêque Malestrat, qui préside la séance répond : «Au vu des charges d?accusation, une demande de ce genre ne peut paraître que frivole. En revanche, je vous demande de faire ici présent, le serment de dire la vérité.» Gilles refuse : le monstre ne veut pas avouer ses crimes mais, au moment où il risque sa tête, il ne veut pas mentir. L?évêque le menace d?excommunication, mais il refuse toujours. On doit lever la séance. Les jours suivants, il est soumis à la question : on lui montre des instruments de torture et on menace de les employer sur lui s?il persiste à garder le silence. Il prend peur et demande à se confesser devant une commission composée de religieux. Il avoue tous ses crimes. Le lendemain, on le force à répéter, en public, ses aveux. Il jette un coup d??il dans les rangs des paysans venus assister au procès et s?écrie : «Parents, montrez-vous sévères avec vos enfants, ne les laissez pas se corrompre comme je me suis corrompu !» Le 25 octobre, le tribunal rend le jugement. Il est reconnu coupable des chefs d?accusations qui ont été dressés contre lui et il est condamné à être pendu puis brûlé. Gilles de Rais fond en larmes, il tombe à genoux et demande pardon. Ses deux principaux complices sont condamnés à la même peine. Le 26 octobre, les trois condamnés sont conduits sur le lieu de leur supplice, la plaine de Biesse, suivis par une grande foule. Au moment de monter sur l?échafaud, il dit à ses complices : «Montrez-vous courageux, dans un instant, nous nous retrouverons tous les trois au Paradis !» Il est pendu le premier et le bûcher est allumé. Mais on ne laissera pas les flammes le consumer. On le retire du bûcher et son corps sera enterré dans l?église des Carmes, à Nantes. Il y restera jusqu?à la Révolution française : les insurgés profaneront sa tombe et éparpilleront ses restes.