Résumé de la 3e partie n On ignore les premières années de celui qui sera, pour la postérité, le plus grand criminel de tous les temps. Commençons cette série sur les criminels célèbres par l'histoire de Gilles de Rais, qui a laissé dans l'histoire de la criminologie, une marque sanglante. Gilles de Rais, né au début du XVe siècle, appartient à l'une des plus vieilles familles aristocratiques françaises. Son père, Guy de Laval de Blaison a hérité d'une de ses cousines, Jeanne Chabot, qui est stérile, le grand domaine de Rais. Celle-ci, en lui faisant ce legs, lui a posé une condition : «Il vous appartiendra, ainsi qu'à vos descendants, mais je pose à cela une condition : que vous renonciez définitivement à votre nom de Laval et preniez pour toujours celui de Rais !» Renoncer à son nom n'est pas chose aisée, à une époque où l'on attachait beaucoup d'importance aux titres et aux symboles, mais la tentation était forte. Guy accepte et occupe le domaine. Mais voilà qu'un autre cousin de Jeanne, plus proche par sa mère que Guy, Jean de Craon, fait valoir ses droits à l'héritage et occupe même le domaine. Guy porte l'affaire devant la justice. Mais les juges hésitent à rendre un verdict : les deux familles sont également puissantes et donner raison à l'une risque immanquablement d'entraîner la colère et les représailles de l'autre. C'est alors qu'ils trouvent un compromis, en vue de régler le conflit. Le domaine de Rais reviendra à la mère de Jean de Craon, Marguerite de Machecoul, qui le léguera à son fils. Celui-ci, à son tour le donnera non pas à son fils (qui héritera uniquement des biens de son père) mais à sa fille, Marie. Et pour ne pas léser Guy, on lui fera épouser Marie. Ainsi, chacun trouvera son compte. Le marché est accepté par les deux parties. Guy et Marie se marient au début de l'année 1404 et prennent tous les deux le nom de Rais. Une année après, Gilles naît, et prend naturellement, lui aussi, le nom de Rais. Ses parents mais aussi ses grands-parents maternels vivent avec lui, au château de Champtocé, non loin de Nantes. Le domaine de Guy est immense, il s'étend sur plusieurs provinces, de la Bretagne à l'Anjou. Il comprend de vastes champs, des prairies, des bois, des villages et des bourgs. Tout cela reviendra un jour à Gilles, promis à un brillant avenir. On ignore les premières années de celui qui sera, pour la postérité, le plus grand criminel de tous les temps. Mais on peut supposer qu'il a eu l'enfance des jeunes nobles de l'époque. Il a appris le grec et le latin, le calcul, la musique et quelques rudiments de sciences, on a dû l'initier, encore jeune, au maniement des armes. Gilles de Rais n'est pas destiné, en effet, à devenir un fin lettré mais un seigneur, c'est à dire un homme qui aura à défendre par les armes, son nom et ses biens. L'enfant n'a que onze ans quand son père est tué au cours d'une partie de chasse. Sa mère se serait remariée, au grand scandale de l'enfant, qui aurait alors conçu de l'aversion pour les femmes. Marie de Craon meurt à son tour. L'enfant est d'abord pris en charge par un de ses cousins, assisté de deux conseillers mais son grand-père maternel, Jean de Craon, finit par s'imposer comme le seul tuteur. Il va gérer son immense fortune et se charger de son éducation. (à suivre...)