La seigneurie et la féodalité La seigneurie est la base locale et territoriale du pouvoir. A la fin du XIe siècle, on avait laissé une seigneurie toute-puissante avec des seigneurs qui utilisaient pour accroître leur pouvoir des liens féodaux vassaliques, renforçant ainsi leur contrôle sur un territoire, mais aussi une garantie de suprématie sociale (entourage de chevaliers). De cette manière, ils acquièrent une plus grande capacité économique et militaire. Malgré cela, le pouvoir des seigneurs n'est pas fondé uniquement sur les structures féodales : il n'existe pas encore de hiérarchie précise. De plus, nous savons qu'entre les XIe et XIIe siècles, les communautés villageoises se sont développées, établissant un équilibre entre seigneurs et paysans. Finalement, la réassurance du pouvoir des princes et du roi au cours du XIIe. Ce renforcement vu du côté de la seigneurie et de la féodalité oblige seigneurs et chevaliers à s'intégrer dans un pouvoir plus large et plus puissant, les fiefs de reprise, qui se développe au XIIe. Ces différents facteurs peuvent se résumer dans le passage d'un ordre seigneurial à un ordre royal ou princier. Ordre seigneurial fait penser à un ordre fondé sur le contrôle territorial ; ordre royal ou princier s'installe grâce à l'usage de la féodalité pour un contrôle royal et non plus territorial. La multiplication des détenteurs de droits seigneuriaux C'est un aspect des conséquences des nouveautés du XIIe. Au cours de ce siècle, de plus en plus de simples chevaliers, jusqu'alors vassaux de châtelains, vont s'implanter dans des villages et devenir des notables de villages, s'établissant comme chefs locaux. Rapidement, ils vont contrôler des droits seigneuriaux : moulins, dîmes en monnaie ou en fief de leur seigneur. A partir du XIe siècle, les fiefs détenus sous contrôle théorique d'un tiers, sont patrimonialisés. Conséquence : des droits seigneuriaux qui se morcellent de plus en plus. Ce morcellement va s'accroître au XIIIe siècle par l'intérêt croissant des élites marchandes pour acquérir des droits ruraux. On assiste à un essor seigneurial de chevaliers et de bourgeois qui obtiennent des droits de contrôle sur des hommes et des terres. Cette multiplication se montre essentiellement par la présence de chevaliers et bourgeois comme petits seigneurs. En même temps, les stratégies familiales se transforment. Comment les patrimoines se transmettent-ils ? Dans bien des régions françaises, les lignages seigneuriaux, à peine sont-ils dotés d'une base territoriale, vont se ramifier en plusieurs branches, divisant leurs biens de façon plus égalitaire, autre aspect du morcellement des seigneuries. De plus en plus de monde contrôlant des biens seigneuriaux : la seigneurie continue, même dans ce nouvel environnement, à être considérée comme le centre du pouvoir légitimant les suprématies sociales. Il faut ensuite y greffer le concept de féodalité. (à suivre...)