Résumé de la 1re partie n Une galiote algéroise a enlevé, au début du XVIIIe siècle, des femmes de l?île d?Ibiza, dans l?archipel des Baléares. ? Quel est ton nom ? La fillette ne comprend ni l?arabe ni le turc, mais il y a, dans la maison du puissant Redjeb, des domestiques d?origine chrétienne qui parlent la langue des Espagnols. On lui traduit donc la question. ? Maria, dit-elle. ? En bien, à partir de maintenant, tu t?appelleras Mériem ! Maria, Mériem, c?est le même nom, il n?y a que la consonance qui change. Celle qui s?appelle désormais Mériem ? on adjoindra plus tard à ce nom, celui d?Ibizia ? n?a qu?une dizaine d?années mais c?est déjà une belle jeune fille. Brune, comme beaucoup de femmes de son pays, elle est mince, de taille élancée, les cheveux noirs, le regard vif et brillant d?intelligence. ? Tu as de la chance d?être tombée entre les mains du maître Redjeb, lui dit la domestique chargée de s?occuper d?elle. Tu as de la chance aussi de lui plaire. Tu iras vivre dans son gynécée et, quand tu seras devenue nubile, tu feras partie de ses épouses. ? Moi, l?épouse d?un Infidèle ? Plutôt mourir ! ? Ici, c?est toi l?Infidèle ! Alors pense à te corriger et à te conformer à la nouvelle vie qui t?est destinée ! La nouvelle vie, la jeune fille va bientôt découvrir qu?elle est infiniment plus avantageuse, pour elle, que celle qu?elle menait dans son île natale. A la place des vêtements de toile rude qu?elle portait, elle a désormais de belles robes de soie et des cafetans de tissus chatoyants dont elle ne soupçonnait même pas l?existence ! Elle qui ne portait pas de chaussures, se blessant souvent aux roches des falaises d?Ibiza, a désormais de délicates babouches et des mules que les gens d?ici appellent belgha, et qui semblent glisser quand on marche avec. Mais le plus formidable est la nourriture ! Elle, nourrie de pain de seigle et d?orge, on la gave de bon pain de froment, de viandes succulentes et de pâtisseries délicates, sans oublier ce délicieux couscous dont les gens d?ici sont si friands. Mais ce qui la ravit le plus, c?est cette profusion d?eau : il y a des fontaines et des bassins partout ; on peut boire autant qu?on veut et surtout se baigner ! Si elle pouvait avoir sa famille auprès d?elle, elle serait la plus heureuse des filles, mais hélas, elle a compris qu?elle ne reverra plus les siens et qu?elle doit s?accommoder de sa nouvelle vie? Une vie qu?elle découvre de jour en jour plus agréable. En peu de temps, elle apprend la langue du pays et peut désormais s?exprimer sans avoir besoin d?interprète. Elle s?habitue aux gens, qui lui semblent plus civilisés qu?on le lui a dit et elle découvre aussi la foi musulmane, dans laquelle elle va être élevée. Une foi qui va vite la subjuguer et qui lui paraîtra être la vraie foi? (à suivre...)